Qui a assassiné le colonel Bitala Madjoulba, commandant du 1er bataillon d’intervention rapide (BIR) assassiné dans la nuit du 3 au 4 mai dernier, quelques heures après l’investiture du président Faure Gnassingbé à laquelle il venait d’assister ? Et pour quelle raison ? Afin de trouver des réponses à ces interrogations, le Togo a fait appel à la France pour son expertise.
Il y a deux mois et demi que Bitala Madjoulba a été assassiné à son lieu de travail. Jusqu’ici l’auteur de l’assassinat de ce colonel proche du pouvoir reste inconnu. A en croire RFI, « Les autorités togolaises ont donc demandé à la France de mener des expertises balistiques pour tenter d’identifier le ou les auteurs de cet assassinat ».
Calixte Batossie Madjoulba, l’ambassadeur du Togo en France et frère aîné de la victime, a remis à la justice française des scellés composés de pistolets et des douilles saisis par les autorités togolaises à l’intérieur du camp militaire où le colonel Bitala Madjoulba, commandant du 1er bataillon d’intervention rapide (BIR), a été assassiné.
Pour parvenir à trouver le ou les auteurs de ce forfait, les enquêteurs ont décidé de procéder à des expertises balistiques. Ils veulent comparer la balle retrouvée sur le corps de la victime avec celles des armes appartenant à des militaires du camp. Environ 75 pistolets ont ainsi été saisis avec leurs cartouches, précise RFI.
Le juge en charge de l’affaire a alors émis des commissions rogatoires internationales à des fins d’expertises balistiques. La France a été sollicitée pour procéder à ces expertises. Une demande acceptée par Paris.
Voir aussi : Décès du Colonel Madjoulba Bitala : des militaires aux arrêts
Le colonel Bitala Madjoulba a été assassiné d’une balle dans le cou, tirée à bout portant. RFI évoque quelques les hypothèses : assassinat lié à des rivalités ethniques au sein de l’armée, règlement de compte en lien avec de possibles trafics, et même celle d’un message adressé au clan présidentiel – dont l’officier assassiné et surtout son grand frère sont réputés proches. Il ne s’agit que de simples hypothèses.
Contrairement à ce que certains médias locaux avaient publié, « personne n’est arrêtée pour le moment dans le cadre de l’enquête judiciaire », assure une source proche du dossier. Toutefois, une enquête militaire est en cours, mais il est difficile d’obtenir des détails.
La dépouille de la victime toujours à la morgue
Dix semaines après, l’assassinat, la dépouille de la victime est toujours à la morgue de Lomé. Les habitants du village de Siou (village natale de Bitala Madjoulba) et des communes environnantes étaient rapidement descendus dans la rue après sa mort pour réclamer la restitution de son corps en urgence. Parce que disent-ils dans la tradition Losso, les personnes disparues de mort violente doivent être enterrées sans délai.
« L’autopsie a été faite et que tous les prélèvements nécessaires ont été accomplis », rassure-t-on. Pourquoi la dépouille n’a-t-elle pas alors été restituée à la famille ? Car « aucun membre n’a introduit une quelconque demande » au juge, répond cette source, qui précise : « Nous travaillons étroitement avec la famille, à chaque fois qu’ils demandent à voir le corps à la morgue, on les y autorise ». Et cette même source de conclure : « il appartient maintenant à la famille – si elle est prête pour procéder aux cérémonies d’inhumation – de demander la restitution du corps ».