Les cimaises de l’hôtel Onomo à Lomé accueillent l’exposition « l’Entre-Deux » de Manouchka Shams du 21 octobre au 21 novembre 2021.
Plus qu’une exposition, c’est à une véritable réflexion philosophique que nous invite la plasticienne taraudée, « entre-deux » questions profondes : la parentalité et la génitalité. « Beaucoup de femmes souhaitent devenir mère mais n’y parviennent pas toujours aisément ou naturellement.
Elles doivent faire face à la résistance de leur corps physique qui n’est pas toujours prêt à accueillir un enfant, à un parcours médical qui peut se révéler difficile et douloureux, mais aussi au regard parfois stigmatisant de la société qui les juge parce qu’elles n’ont pas encore d’enfant. Bien sûr les hommes ne sont pas en reste puisqu’ils portent également leur douleur et leur souffrance, même si leur corps n’accueille pas le futur bébé », tente de répondre le synopsis qui invite à l’exposition.
Mais concrètement, comment l’art de Manouchka Shams apporte-t-il son approche à une question existentielle aussi difficile et pertinente ? Comment l’art relie-t-il cette réflexion abstraite à notre réalité physique ?
A travers une trentaine de toiles « dessinées » avec doigté, des lumières jaillissent et tracent des approches à la question de la maternité et de la parentalité. Ainsi, portraits de femmes, des corps, des utérus….sous l’acrylique, les collages de l’artiste prennent des formes abstraites, exprès, afin de pouvoir illustrer le chemin sinueux qui relie le désir de devenir parent, et surtout maman.
Autant de tableaux et de couleurs mosaïques qui permettent à Manouchka Shams d’intriguer le visiteur et de le toucher jusqu’au fond des tripes. L’objectif de l’exposition, faut-il le signifier, est de présenter à travers chaque tableau, une question relative à ce parcours teinté de douleur, des règles, de l’espoir, de la solitude et enfin, de la résilience. Et peut-être «de lever le tabou sur ce sujet en amenant les personnes qui la visiteront à avoir une réflexion positive et constructive sur la question ».
L’art de Manouchka Shams ne poursuit pas tout de même, le but « d’un donneur de leçons ou de porter des revendications, mais de susciter voire développer un esprit de compréhension et de bienveillance envers les femmes et les hommes qui sont sur le chemin de la maternité et de la parentalité, qui désirent donner la vie mais que les épreuves ont parfois tendance à fragiliser », avertit l’organisation.
Les tableaux se présentent sous trois formats : 90 cm X 90 cm, 110 cm X 85 cm et 150 cm X 90 cm.
Qui est l’artiste ?
Manouchka Shams est une âme curieuse et rêveuse, une personnalité à la fois joyeuse et mélancolique, qui aime observer et questionner le monde qui l’entoure. Sensible à la création sous toutes ses formes, c’est à la peinture qu’elle choisit de s’ouvrir en 2020 après avoir côtoyé un artiste peintre qui lui donne très vite l’amour du pinceau. Elle apprend sur le tas, se documente sur le sujet, teste les couleurs et les matières et y trouve un merveilleux lieu d’épanouissement.
Manouchka ne se donne pas de limites en terme de techniques et veut surtout expérimenter, s’amuser, prendre du plaisir à créer. Le choix de peindre des portraits et des corps féminins vient naturellement ; son œuvre raconte des histoires réelles ou imaginaires, la frontière entre fiction et réalité se voulant généralement floue.
Ses travaux comportent également des créations abstraites où parfois sont glissés quelques mots, quelques phrases, comme un clin d’œil au monde de la lecture, de l’écriture et des livres qu’elle affectionne tout particulièrement. Pour Manouchka, l’objectif de l’art versatile c’est peindre pour s’exprimer, raconter, faire ressentir.
Notons que le vernissage est prévu pour ce jeudi 21 octobre, tandis que le grand public est attendu à partir du lendemain, 22 octobre.
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