Le 15 avril de chaque année est consacré à la célébration de l’art. Aussi, une occasion de faire l’état de ce patrimoine afin de viser plus loin. Ainsi, pour trouver réponse aux difficultés liées à l’évolution de l’art au Togo ainsi que les mesures d’amélioration prises, Le Nouveau Reporter s’est entretenu avec Clément Ayikoué Gbegno, artiste plasticien togolais résident en Côte d’Ivoire, 27 ans, révélé au grand public grâce à son exposition « Afrique Force et Identité » en 2014 au siège de la Délégation de l’Union européenne au Togo.
Le Nouveau Reporter : Dites-nous, qui selon vous peut-on qualifié d’artiste ?
Clément Ayikoué Gbegno : je dirais simplement qu’un artiste, c’est un individu cultivant ou maîtrisant un art, une technique et dans laquelle l’on remarque la créativité la poésie et l’originalité. C’est également un médiateur, un représentant du peuple dans les grandes décisions.
Que représentent les activités artistiques pour un pays ?
L’œuvre artistique d’un pays ou d’un peuple, représentante le patrimoine culturel premier de ce pays. C’est comme un ciment solide sur lequel le peuple peut s’appuyer pour se relever, c’est son enracinement.
Dites nous, de votre point de vue, comment est-ce que la population apprécie l’art au Togo, s’intéresse-t-elle vraiment aux œuvres des artistes ?
Sans mentir, l’art togolais n’est pas très connu. C’est seulement une minorité et c’est une question de culture et d’éducation. Comparativement aux autres pays de la sous-région, la scène artistique au Togo n’est pas émouvante, les gens ne sont pas informés de ce que sais que de l’art par manque d’écoles d’art et de galeries appropriées, alors que le Togo a plein de talents.
Alors, face à cette image que représente le secteur, note-t-on une certaine amélioration ?
C’est vrai qu’aujourd’hui, il y a la jeune génération qui se démerde pour pouvoir créer leurs associations, comme « le carrefour des arts plastiques du Togo ». Et « l’association atelier ATI ou Artaméssiamé » dont on avait fait l’expérience l’année dernière. Mais ces jeunes n’ont pas de fonds de culture pour pouvoir faire ce travail à l’absolu.
Et plusieurs abandonnent leur pinceau. Mais il y en a qui se portent volontiers, des associations se multiplient aujourd’hui. Et je pense qu’il faut que le ministère tourne son regard vers les artistes pour que la scène soit plus émouvante.
A partir de ces démarches qui sont d’ailleurs à féliciter, quelles sont les démarches ou les actions des associations des artistes pour pouvoir relever ce défi dans l’avenir ?
Je pense qu’on a déjà amorcé ce travail depuis que j’étais à Lomé. Et on n’a pas perdu de vue ces réalités. Et étant à l’étranger, nous ferons des études à propos et après ces études et recherches, nous reviendrons mettre en place ce qui manque. Telle que les fondations, les galeries, les centres culturels et peut être les écoles des beaux-arts. Organiser des biennales qui feront en sorte qu’il y aura un multipartisme qui va régner.
Déjà si vous voyez Artaméssiamé, le défi est déjà relevé par des artistes de la diaspora qui travaillent déjà et ramènent des évènements à Lomé. Je pense qu’on va continuer dans le même élan pour pourvoir avancer. Moi dans mes projets, c’est partager mes expériences avec la jeune génération et de leur donner des opportunités que nous n’avons pas eues.
Propos recueillis par Le Nouveau Reporter