Face à la prolifération des armes et la montée de l’extrémisme violent, la sous-région ouest-africaine se rassemble pour réfléchir ensemble. Un atelier inédit promettant de transformer les données empiriques en stratégies concrètes pour une paix durable, s’est ouvert ce lundi 26 novembre à Lomé.
Cet atelier de consultation et de prospection est placé sous le thème : « Vers une prévention holistique de la violence armée : Étude empirique sur l’intégration de la gestion des armes et des munitions et la prévention de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest ».
Coorganisé par le Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) et la Division Paix et droits de l’homme du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de Suisse, cet atelier fait suite à une étude empirique réalisée entre 2024 et 2025 en Afrique de l’Ouest. Cette étude analyse les liens entre la Gestion des armes et munitions (GAM) et la Prévention de l’extrémisme violent (PEV).
Vers une approche intégrée de la sécurité en Afrique de l’Ouest
L’atelier réunit plus d’une cinquantaine de participants issus de divers secteurs : représentants gouvernementaux, organisations régionales, experts, chercheurs et acteurs de la société civile. Les échanges portent sur l’intégration de la gestion des armes et de la prévention de l’extrémisme violent dans les politiques nationales et régionales. L’approche prônée se veut holistique, combinant des actions sur l’offre d’armes et des initiatives ciblant les causes profondes de la violence, au moment où la région fait face à une intensification de l’extrémisme violent et à une prolifération inquiétante des armes légères, deux dynamiques étroitement liées.
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« Les principaux objectifs de cet atelier sont de présenter les résultats de l’étude, d’examiner les options nationales envisagées et d’alimenter la réflexion collective sur les actions concrètes à mettre en œuvre pour renforcer les approches intégrées visant à prévenir l’extrémisme violent et la prolifération des armes dans notre sous-région », a déclaré Kadja Hodabalo-Pitemnéwé, Commissaire divisionnaire de police et Secrétaire général du ministère de la Sécurité, représentant le ministre à l’ouverture des travaux. Il a également réaffirmé « l’engagement et la disponibilité du gouvernement togolais à travailler de concert avec les pays frères dans le cadre d’une diplomatie active et constructive pour une prévention holistique de la violence armée en Afrique de l’Ouest ». L’atelier vise aussi à renforcer les échanges de connaissances entre les communautés de pratique impliquées dans la PEV et la GAM, et à identifier les moyens de diffuser plus largement les résultats de l’étude.
Dialogue et coopération : clés de la prévention de la violence armée
Pour Simone Giger, ambassadrice de Suisse au Ghana, au Bénin et au Togo, cette rencontre revêt une importance particulière. « C’est la première fois que l’on réunit des acteurs de deux domaines qui, habituellement, se croisent peu : le désarmement d’un côté, et la prévention de l’extrémisme violent de l’autre. Rassembler ces acteurs et développer des approches intégrées et inclusives constitue une étape cruciale. Nous espérons qu’à terme, cela permettra de trouver des solutions durables pour traiter l’extrémisme violent dans la région », a-t-elle indiqué.
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Les travaux de l’atelier sont structurés en 4 sessions. La première porte sur les constats généraux concernant l’intégration de la PEV et de la GAM et sur les causes profondes de la violence en Afrique de l’Ouest. La seconde session explore les approches intégrées applicables au niveau local et national. La troisième session aborde les approches régionales, tandis que la quatrième, en deux parties, est consacrée à une réflexion prospective sur les possibilités et les pistes d’action concrètes visant à prévenir l’extrémisme violent et la prolifération des armes.
Le dialogue intersectoriel renforcé par les données empiriques collectées dans la région permettra aux décideurs et praticiens de développer des solutions durables et adaptées aux réalités locales. Les conclusions de l’atelier devraient favoriser la mise en œuvre d’actions collaboratives essentielles pour renforcer la prévention de la violence armée en Afrique de l’Ouest.


