La formation fait partie d’une nouvelle mission civilo-militaire mise en place par l’UE dans le cadre de sa « Politique de sécurité et de défense commune ».
Des policiers allemands ont été mandatés par le gouvernement fédéral allemand pour dispenser des formations antiterroristes aux forces de sécurité de quatre pays côtiers d’Afrique de l’Ouest : Bénin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire. Ces pays craignent une propagation du terrorisme depuis le Sahel vers leurs territoires septentrionaux. En effet, la menace djihadiste, initialement localisée dans des pays sahéliens enclavés comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, commence à s’étendre vers les pays du Golfe de Guinée.
Relevant de la police fédérale et des « Länder » (les États fédérés d’Allemagne), les policiers allemands prendront part à une nouvelle mission civilo-militaire mise en place en 2023 par l’Union européenne (UE) dans le cadre de sa « Politique de sécurité et de défense commune » (PSDC), a indiqué le gouvernement fédéral. La mission, dont le mandat est de deux ans, est dénommée « Initiative de l’Union européenne en matière de sécurité et de défense en faveur des pays d’Afrique de l’Ouest situés dans le Golfe de Guinée » (EUSDI Gulf of Guinea, en anglais). Elle est établie au Bénin, au Ghana, au Togo et en Côte d’Ivoire, et ce, sur demande expresse de ces pays, potentiellement vulnérables au terrorisme qui sévit au Sahel.
Selon l’UE, la mission a pour objectif d’aider ces pays à « développer, au sein de leurs forces de sécurité et de défense, les capacités nécessaires pour contenir les pressions exercées par les groupes armés terroristes et y répondre » notamment dans les régions septentrionales des quatre États concernés. Pour ce faire, la mission dispensera une formation antiterroriste « opérationnelle » et fournira des conseils et un soutien technique aux forces de sécurité et de défense. Il s’agit également de promouvoir l’État de droit et la bonne gouvernance dans les secteurs de la sécurité, et de concourir à « l’instauration d’un climat de confiance entre la société civile et les forces de sécurité et de défense », explique-t-on.
Pour le gouvernement fédéral allemand, « les dernières évolutions politiques au Niger montrent qu’il devient difficile pour les États voisins du Sahel de se protéger contre l’influence déstabilisante dans cette région ». Au Niger, la junte militaire, au pouvoir depuis le putsch survenu le 26 juillet, a dénoncé, en décembre, l’accord établissant la base juridique de déploiement de la mission civile européenne « EUCAP Sahel Niger » et de la mission de partenariat militaire antiterroriste de l’UE au Niger (EUMPM).
Créée en 2012, EUCAP Sahel Niger a épaulé, à la demande des autorités, les forces de sécurité intérieure en matière de lutte contre le terrorisme, de criminalité organisée et de migration irrégulière durant onze ans. EUMPM Niger, lancée en 2022 à l’invitation des autorités, visait à soutenir l’armée nigérienne dans sa lutte contre le terrorisme. Suite au coup d’État de juillet, l’UE avait suspendu toute coopération en matière de sécurité et défense avec le Niger.
dpa