Plus les heures passent et les Togolais se rapprochent de l’élection présidentielle. Et alors que les populations s’apprêtent à accorder leurs voix au candidat qui les aura convaincus, un homme politique, parmi les opposants, semble sortir du lot, Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo dont la notoriété et la carrière politique ne sont plus à démontrer. Qui est-il et quelle est la pertinence du programme de société qu’il propose au peuple ?
Agbéyomé Kodjo est un Togolais né le 12 octobre 1954 à Tokpli dans la préfecture de Yoto en 1954. L’ancien collaborateur de Gnassingbé Eyadema a fait des études en France (université de Poitiers) et y a obtenu un diplôme en gestion organisationnelle en janvier 1983. De retour au pays, il occupe le poste de directeur commercial de la Société nationale de commerce (Sonacom) de 1985 à 1988. Puis, il fait son entrée au gouvernement (ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture le 19 décembre 1988, ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité en septembre 1992.
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Il occupe le poste de directeur général du Port autonome de Lomé en février 1993, président de l’Assemblée nationale en juin 1999, Premier ministre du 31 août 2000 au 29 juin 2002. Longtemps considéré comme le remplaçant d’Eyadema, Agbéyomé finira par entrer en conflit avec celui-ci qui l’a immédiatement démis de ses fonctions de Premier ministre le 27 juin 2002. C’est le début des dissensions qui contraindront le sieur Agbéyomé à un exil en France.
Après le décès d’Eyadema en février 2005, il rentre au pays le 08 avril de la même année et fut emprisonné pour un détournement de fonds présumé. Il s’est présenté à l’élection à la tête de la Fédération togolaise de football (FTF). Avec quatorze (14) voix, il est arrivé à la deuxième place derrière Avlessi Tata qui en a obtenu 24.
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Le président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), Agbéyomé Kodjo est le premier candidat à officialiser sa participation à la présidentielle du 22 février 2020 : « c’est un très bon signe. Je serai également le premier à être déclaré vainqueur » a-t-il confié.
Programme de société
Idéalement, il est question de poser « les jalons d’une politique agricole coordonnée capable de faire du Togo le grenier de l’Afrique occidentale ». Pour y parvenir, le patron du MPDD entend « redynamiser l’Institut national de formation agricole (Infa) de Tové, créer des centres de formation dans les autres régions du pays, définir une politique d’autosuffisance alimentaire avec la possibilité d’exporter l’excédent ; doter chaque préfecture de cinq cents (500) tracteurs agricoles, ce qui équivaut à quinze mille cinq cents (15.500) tracteurs pour les trente-cinq (35) préfectures ». La mise en place d’une stratégie nationale de production cotonnière, la relance de l’industrie textile, la transformation des produits locaux, l’installation d’un centre technique de la maîtrise de l’eau au profit du secteur agricole, la modernisation des secteurs de l’élevage et de la pêche constituent des chantiers sur lesquels travaillera Agbéyomé Kodjo.
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Analysé de près, le programme de société du candidat Agbéyomé gravite autour de quatre (04) points essentiels : la promotion d’une croissance durable et inclusive englobant le secteur informel, la culture, l’artisanat, le sport et les loisirs. Secundo, la création des conditions pour une croissance durable et inclusive qui visent la simplification administrative, l’intensification des activités du Port autonome de Lomé, la création d’une Banque nationale d’investissement, la bonne gestion des unités nationales de production, la lutte contre le chômage et la poursuite de la modernisation des infrastructures.
Ensuite, une transition politique avec une gouvernance axée sur l’éthique, l’allègement du panier de la ménagère et des charges des entreprises, le renforcement des droits civiques et politiques, la revalorisation du SMIG et la question des retraités, l’autonomisation des jeunes et des femmes togolaises etc. Enfin, le candidat du MPDD gérera les affaires dans la peau d’un diplomate visionnaire ouvert sur le monde avec le renforcement des relations avec les pays de la sous-région, du continent, l’Uemoa, la Cedeao, l’Union africaine, la liste est non exhaustive.
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