Ce mécanisme financier a été conçu pour soutenir les pays et les entités privées dans leur transition vers le nouveau régime commercial.
Le Fonds d’ajustement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), un nouveau mécanisme financier dont les activités ont été lancées récemment, va accompagner les pays africains et le secteur privé dans leur transition vers un nouveau régime commercial libéralisé et intégré.
Ce fonds qui siège au Rwanda a été créé par le Secrétariat ZLECAf, la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) et la Commission de l’Union africaine (CUA). Les ressources requises pour le Fonds d’ajustement au cours des cinq à dix prochaines années sont estimées à 10 milliards de dollars, d’après Afreximbank qui a déjà engagé 1 milliard de dollars en faveur du Fonds.
Ce nouveau mécanisme financier a été conçu pour soutenir les pays et les entités privées par le biais d’un financement, d’une assistance technique, de subventions et de fonds compensatoires dans leur transition vers le nouveau régime commercial et atténuer tout impact négatif pouvant survenir au cours de ce processus, a indiqué Afreximbank, la principale institution multilatérale panafricaine dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain.
L’idée est d’aider les bénéficiaires « à surmonter les obstacles temporaires et à jeter les bases d’une résilience économique à long terme », a déclaré Jean-Louis Ekra, président du conseil d’administration de la Société du Fonds d’ajustement de la ZLECAf. « Grâce à des investissements judicieux et à une planification stratégique, les États membres peuvent utiliser le soutien du Fonds pour renforcer leurs capacités de production, diversifier leurs économies et accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable », a-t-il expliqué.
Un marché intégré de 1,4 milliard de personnes
Projet phare de l’Union africaine (UA), la ZLECAf devrait créer, à terme, un marché unique pour la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes, sans aucun droit de douane et sans autres restrictions aux frontières. Pour l’UA, il s’agit d’accélérer l’industrialisation du continent africain, de consolider un marché intégré comptant actuellement environ 1,4 milliard de personnes et un PIB combiné de 3,4 trillions de dollars, et de placer l’Afrique sur une voie durable en matière de compétitivité régionale et mondiale.
Les échanges dans le cadre de la première phase de la ZLECAf ont débuté le 1er janvier 2021. L’objectif est de réduire, progressivement et au plus tard en 2030, les droits de douane sur 90 pour cent des marchandises libéralisées, et sur 7 pour cent en 2035. Les pays sont autorisés à taxer 3 pour cent des biens produits. Si elle est entièrement mise en œuvre, la ZLECAf pourrait accroître les revenus régionaux de 9 pour cent, soit 571 milliards de dollars, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) réalisé en partenariat avec le Secrétariat de la ZLECAf.
D’ici 2035, elle permettrait de créer près de 18 millions d’emplois supplémentaires, dont beaucoup seraient mieux rémunérés et de meilleure qualité, les femmes bénéficiant des avantages les plus importants, d’après le même document publié en 2022. La croissance des emplois et des revenus qui en résultera pourrait contribuer à sortir jusqu’à 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté, à l’horizon de 2035.
dpa