Isolée du littoral compte tenu de leur situation géographique, la Confédération des Etats du sahel mise sur le Togo pour faciliter le commerce inter-Etats. Dans ce cadre, Lomé a pris part, à la réunion des directeurs généraux des douanes des États membres de l’AES, ce mardi 23 juillet à Niamey au Niger.Les pays de l’AES et le Togo, représenté par le Commissaire de l’OTR, Philippe Kokou Tchodié ont signé les documents du protocole d’accord et du projet d’instruction cadre sur l’interconnexion de ces pays.
Au cours de cette réunion, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ajoutés au Togo, ont pris des mesures importantes afin de garantir la sécurité du transit entre les États membres. Concrètement, les directeurs généraux des douanes se sont accordés à créer une connexion entre leurs systèmes douaniers, mais aussi avec ceux du Togo. Pour la mise en place de cet espace douanier interconnecté, les équipes techniques de ces pays ont donc été instruits à agir. Ce faisant, le Togo se positionne pour les Etats de l’AES comme le sentier parfait vers le littoral.
Il a été décidé de « déployer le système de l’interconnexion sur l’ensemble des bureaux de douane ouvert au transit au plus tard le 15 novembre 2024. Faire participer les partenaires des administrations douanières, notamment les chambres de commerce, les conseils de chargeurs et les commissionnaires en douane agréé aux travaux d’interconnexion de système informatique pour faciliter l’adhésion à la réforme et sa parfaite mise en œuvre. Susciter une rencontre avec les chambres de commerce et d’industrie, et les conseils de chargeurs pour trouver des solutions de mise en œuvre d’un identifiant fiscal unique et d’une garantie unique. Etablir un chronogramme de mise en œuvre effective de l’interconnexion entre le Mali, le Burkina et le Togo », a déclaré le Colonel Abdou Zaroumeye, des Douanes du Niger.
Selon le Commissaire général de l’Office togolais des recettes (OTR), Philippe Philippe Kokou Tchodie, « l’interconnexion offre de multiples avantages, de la célérité des affaires à l’augmentation des recettes fiscales et douanières, en passant par la mutualisation des ressources, la disponibilité des informations et la minoration des risques ». Il a ainsi félicité l’initiative, tout en rappelant que le port de Lomé, « a toujours été le port d’accès naturel des pays de l’hinterland ». Philippe Kokou Tchodie a invité les pays de l’AES à accélérer et renforcer le processus d’interconnexion afin de capitaliser aux mieux les atouts de cette initiative. Selon le directeur général des Douanes du Burkina Faso, Adama Ilboudo, la mise en application des mesures prises va contribuer à une gestion informatisée du transit à l’échelle de la Confédération et à la facilitation des échanges commerciaux transfrontaliers. Selon les chefs des Douanes de l’AES, les résultats attendus vont contribuer à la croissance et à la compétitivité des économies.
Suite aux coups d’État qui ont affecté ces trois pays, l’AES aspire à établir de nouveaux liens commerciaux. L’approche pacifiste adoptée par le Togo lors de ces coups d’Etat, fait du pays un allié commercial plus crédible aux yeux de la Confédération des Etats du Sahel. Cette diplomatie empreinte de dialogue et de confiance menée par le Togo, au temps fort du coup d’Etat, ont amené ces Etats à privilégier le Togo. S’approvisionnant essentiellement au Port de Cotonou, les Etats de l’AES priorise désormais le Port de Lomé. Ce changement de situation s’est exacerbé suite à la crispation des relations occasionnée par la fermeture des frontières entre le Bénin et le Niger.
La deuxième réunion des directeurs généraux des Douanes de l’AES sur l’interconnexion des systèmes informatiques des administrations douanières se tiendra en juillet 2025 à Bamako au Mali.
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