Véritable enjeu de développement, les Systèmes de paiement instantané inclusifs (SPII) regorge d’une variété d’opportunités pour l’économie numérique. Pour ce faire, le développement des infrastructures publiques numériques (IPN) s’avère très utile. La Fondation AfricaNenda engagée dans la promotion de l’inclusion financière numérique veut faire des journalistes un partenaire de choix en matière de vulgarisation des SPII et des IPN. Ce mardi 19 novembre à Accra, elle a tenu une séance de formation avec les journalistes venant de différentes zones économiques d’Afrique.
Envoyé de l’argent à un fournisseur, faire un transfert monétaire à un proche parent, payé un collaborateur, le tout via le porte-monnaie électronique, sont autant de facilités permises par les systèmes de paiement instantané inclusif. Mais force est de remarquer que des millions de personnes sur le continent demeurent exclus de ce système de paiement. Cette exclusion est due au manque d’Infrastructures publiques numériques (IPN). Pour lever ces barrières, AfricaNenda explique aux journalistes africains la nécessité d’œuvrer pour une meilleure inclusion financière.
« Il y a le besoin de construire des infrastructures publiques numériques sur lesquelles justement l’écosystème financier peut offrir des services qui sont accessibles et qui sont abordables pour toutes les populations en Afrique. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé cette formation pour justement offrir un cadre où les journalistes peuvent en discuter, poser des questions et relayer ce qui se passe en termes de technologie ou en termes d’infrastructure dans l’écosystème », a indiqué la directrice générale adjointe d’AfricaNenda, Sabine Mensah.
L’inclusivité, mais également l’accessibilité, la flexibilité et l’abordabilité sont autant la vocation des systèmes de paiement numérique promu par AfricaNenda. La voie pour y parvenir demeureles Infrastructures publiques numériques (IPN). A ce propos, les autres formateurs ont exploré avec les journalistes les bénéfices des IPN sur l’économie numérique.
« Dans les infrastructures publiques numériques on retrouve plusieurs chantiers. Le premier chantier, est celui de l’identification, donc de l’identité numérique. Il s’agit de voir comment cela s’est développé au niveau des pays et de comment est-il accessible à tous. Car avec l’identité numérique on peut passer justement au deuxième chantier qui est celui des paiements et l’accès aux services financiers. Pour avoir accès à une un compte, il faut être identifié. Et s’il y a une identité numérique, ça facilite donc l’accès aux services financiers », a expliqué Sabine Mensah.
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S’agissant de ces services financiers, l’interopérabilité est l’un des défis que les acteurs doivent relever. Elle permet de faire des transactions avec les portemonnaies électroniques d’autres fournisseurs dans son écosystème, sans pour autant avoir un compte chez ces derniers.
« Le dernier chantier, c’est le chantier qui a trait au partage des données. C’est-à-dire cette infrastructure doit servir aussi au gouvernement pour par exemple faciliter les subventions pour l’agriculture, les paiements sociaux pour la digitalisation de ces paiements. Donc, il s’agit vraiment pour nous de sensibiliser l’écosystème sur le fait que pour avoir une économie numérique qui est inclusive, il faut qu’il y ait des rails numériques et ces rails là c’est ce que nous appelons l’infrastructure publique numérique », a ajouté la directrice générale adjointe d’AfricaNenda.
Meublé d’échange et de partage, cette formation a donc permis aux journalistes de dissiper les difficultés rencontrées lorsqu’ils veulent traiter des sujets liés aux infrastructures publiques numériques et services financiers numériques. « Nous espérons que vous [journalistes] allez être le relais de communication au public le plus large possible afin d’insister sur l’importance autant de l’infrastructure physique que de l’infrastructure numérique. [Ce dernier] pour le futur de notre continent peut nous permettre de faciliter l’accès au service de base à toutes les populations et la digitalisation au bénéfice des populations », a conclu Sabine Mensah.
Initiée par AfricaNenda, cette formation précède le lancement du Rapport sur l’état des lieux des systèmes de paiements instantané inclusifs en Afrique (SIIPS 2024). La fondation AfricaNenda s’engage à éliminer les obstacles aux SPII et veut accélérer l’accès universel aux paiements numériques, tout en mobilisant l’écosystème Africain autour de cet idéal commun.
Edy Alley, à Accra