On ne le dira jamais assez : aucune piste ne doit être négligé quand il s’agit de faire payer les plus gros pollueurs et les contraindre à adopter des technologies plus sobres en carbone. Les mécanismes du marché consacrés par l’Accord de Paris à son article 6 constituent la voie toute tracée pour y parvenir.
Les mécanismes de marché liés à la tarification du carbone (mettre un prix sur le carbone), constitueront une bonne partie des sujets à aborder lors des futures négociations à la Cop 26 qui se tiendra à Glasgow en Ecosse, Royaume-Uni du 31 octobre au 12 novembre 2021.
Dans chaque pays, même les moins pollueurs, les organisations de la société civile demandent à leurs gouvernants de mettre en place des politiques de tarification et de redistribution des revenus carbones aux ménages les plus vulnérables, ou à défaut, investir ces fonds pour la réalisation des projets de développement.
L’un des deux pays les plus pollueurs au monde vient de se doter d’une politique de tarification de carbone. La Chine a lancé le vendredi 16 juillet 2021, le plus grand marché du carbone au monde, dans le cadre de la réduction de ses émissions polluantes. Le géant asiatique est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre.
C’est aussi le pays qui investit le plus dans les énergies nouvelles, et Pékin a promis de parvenir à la neutralité carbone en 2060. Ce marché du carbone autorise pour la première fois les autorités provinciales à fixer des quotas pour les centrales thermiques et permet aux entreprises d’acheter des droits de polluer à d’autres ayant une empreinte carbone plus faible.
Concrètement, les autorités délivrent un certificat pour chaque tonne de dioxyde de carbone (ou d’autres gaz à effet de serre) qu’une entreprise est autorisée à émettre. En cas de non-respect, cette dernière doit payer des amendes. Dans un souci de transparence, les entreprises devront rendre publiques leurs données en matière de pollution et les faire vérifier par des tiers.
Ce marché du carbone ne concerne pour le moment que le secteur de l’électricité, dont les centrales en Chine fonctionnent encore très largement au charbon, l’une des énergies les plus nocives pour l’environnement. Pour certains analystes, les amendes pour non-conformité ne sont pas assez dissuasives. Par ailleurs, les permis de polluer sont distribués gratuitement au lieu d’être mis aux enchères. Résultat : cela incite moins les entreprises à réduire rapidement leurs émissions.
Cet article est rédigé en collaboration avec l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques rendue possible grâce au soutien financier du gouvernement du Québec.
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