Depuis Dakar, l’économiste togolais Kako Nubukpo, fait encore résonner sa voix. Le défenseur de l’indépendance monétaire des pays africains que l’on ne présente plus, connu pour son franc-parler sur les questions relatives au franc CFA, dans le cadre de la dédicace de son nouveau livre « l’Urgence africaine », a échangé avec d’autres économistes au cours d’un panel vendredi 31 janvier. Il a appelé à divorcer avec tout modèle de croissance sans développement au profit d’un nouveau modèle capable de générer des emplois.
Devant la foule d’universitaires, d’enseignants-chercheurs, étudiants, etc. présente, le doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’université de Lomé, a reconnu que : « le continent a une croissance tout à fait acceptable mais non créatrice d’emplois (…). Elle n’est pas suffisamment inclusive pour des raisons connues dans la littérature économique, notamment l’insertion primaire au sein du commerce international ».
C’est pourquoi le professeur Nubukpo rassure qu’il « travaille avec ses étudiants sur la loi d’Arthur Okun rapportée à la situation de l’Afrique. Elle indique la proportion entre croissance du PIB et emplois générés dans l’économie ».
S’appuyant sur le cas de la Guinée Equatoriale, l’économiste togolais a prouvé par a plus b que « son revenu brut n’est que de 47% de son Produit intérieur brut (PIB). Chaque année, plus de la moitié de la richesse créée en Guinée ressort du pays parce que le capital est étranger ».
Cela fait que : « les activités intenses dans le pays se traduisent par une hausse des loyers de l’immobilier poussant les populations vers les marges des grandes villes. Ces populations ne s’enrichissent pas parce que le capital ne leur appartient pas ». C’est pourquoi, il a suggéré aux économistes de : « pousser davantage la réflexion afin de proposer des modèles alternatifs de développement ».