Dès aujourd’hui, Lomé devient, le centre d’un débat continental majeur. L’ouverture officielle du 9ᵉ Congrès panafricain marque en effet l’entrée dans « une semaine décisive pour l’avenir du panafricanisme », où se joue autant la cohésion du continent que sa place dans la gouvernance mondiale.
Pendant 5 jours, la capitale togolaise accueille délégations africaines et diasporiques autour d’un thème ambitieux : « Renouveau du panafricanisme, réforme des institutions mondiales, réparations et restitution du patrimoine africain ». Une thématique qui s’inscrit dans la continuité d’un vaste processus consultatif mené depuis plus de deux ans.
Lire aussi : Santé : le Togo lance un projet de proximité pour renforcer la vaccination des enfants
Entre décembre 2023 et août 2024, six conférences régionales ont tissé les bases de cette réflexion collective, de Pretoria à Salvador de Bahia. « Chaque conférence préparatoire a posé une pierre essentielle à l’édifice », rappelle l’un des documents de travail. À Pretoria, les échanges ont exploré le rôle stratégique de la diaspora et l’importance de la mise en réseau des scientifiques africains. Bamako a, de son côté, insisté sur « l’éducation décolonisée » et les innovations numériques comme leviers de développement.
À Rabat, la question migratoire est revenue au premier plan, avec un appel fort au renforcement de l’Observatoire Africain des Migrations. Brazzaville a recentré la discussion sur l’intégration économique, notamment autour de la Zlecaf et des infrastructures panafricaines. Dar-es-Salam a consacré le pouvoir des langues, du Kiswahili aux idiomes transfrontaliers, tout en soutenant l’essor des médias panafricains et du passeport africain. Quant à Salvador de Bahia, la diaspora des Amériques y a ravivé les enjeux de mémoire, de réparations et de lutte contre « le racisme algorithmique ».
Lire aussi : Coopération germano-togolaise : un périple au cœur du Togo pour mesurer l’impact réel des actions de terrain
Le report du congrès, initialement prévu en 2024, aura finalement permis d’enrichir ces contributions et d’affiner les recommandations. Désormais, l’enjeu est clair : transformer cette vision en engagements concrets.
Avec l’ouverture du congrès, Lomé devient le carrefour d’une ambition collective. Les regards convergent vers le Togo, appelé à donner corps à une vision partagée : celle d’une Afrique unie, souveraine et prête à répondre, avec lucidité et audace, aux défis du XXIᵉ siècle.
