Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Washington : sous médiation africaine, la RDC et le Rwanda signent un accord de paix

Alors que les combats se poursuivent dans l’Est de la RDC, Kinshasa et Kigali ont signé à Washington un accord de paix présenté comme une avancée majeure, sous l’impulsion des États-Unis et de la médiation africaine. Cet accord a été signé, ce 4 décembre, à  »l’Institut des Etats-Unis pour la paix », rebaptisé à la veille de cette signature,  »Institut Donald Trump pour la paix ».

Au cœur de la diplomatie américaine, celle africaine s’est frayé un chemin. Le président du Conseil du Togo, Faure Gnassingbé, médiateur de l’Union africaine, a rappelé le sens de sa présence : « Cette présence s’inscrit dans le mandat de médiation régionale que m’a confié l’African Union », a-t-il déclaré, soulignant une volonté régionale de répondre aux « tensions dans l’Est de la RDC ».

Faure Gnassingbé, saluant l’assistance, lors de la cérémonie de signature de l’accord entre la RDC et le Rwanda

L’initiative, orchestrée par Donald Trump, a réuni à Washington Félix Tshisekedi et Paul Kagame pour parapher un accord décrit par le président américain comme « puissant et détaillé ». Avec son emphase habituelle, il a évoqué « un grand miracle » et prédit que les dirigeants des deux pays allaient se donner des accolades et se tenir la main. L’accord, présenté comme un tournant, comporte trois volets : cessez-le-feu, intégration économique et exploitation conjointe de minerais stratégiques.

Au moment même où cet accord se signait, les combats redoublaient dans le Sud-Kivu. À Kamanyola puis à Kaziba, des tirs nourris, des bombardements, et, selon un responsable local, il y a eu « beaucoup de morts ». Le groupe armé M23 et les forces congolaises s’accusent mutuellement de briser un cessez-le-feu déjà fragile.

De g. vers d. Donald Trump, Paul Kagamé et Antoine Tsisekedi

L’analyste congolais Reagan Miviri résume une perception largement partagée : cette signature est le fruit d’une « forte pression » américaine, pour qui l’essentiel est peut-être moins le contenu de l’accord que l’événement lui-même.

Ainsi, entre espoir diplomatique et réalité des armes, Washington aura offert un symbole. Reste à savoir si ce symbole survivra aux éventuelles détonations.

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