James Chambers, plus connu sous le nom de scène Jimmy Cliff, s’est éteint ce lundi 24 novembre 2025 à Kingston. La légende jamaïcaine, âgée de 81 ans, a succombé à une pneumonie survenue à la suite d’une crise d’épilepsie, selon les précisions apportées par son entourage.
Son épouse, Latifa, a confirmé la triste nouvelle via un message émouvant publié sur les réseaux sociaux. Elle y décrit la perte de son « chéri » et sollicite le respect de l’intimité de la famille dans cette épreuve. Elle a également tenu à remercier les fans du monde entier, soulignant que leur soutien a été la force motrice de la carrière de l’artiste.
Né en 1944 dans la paroisse de Saint James, Jimmy Cliff a su transcender ses origines modestes pour devenir une star planétaire. S’il n’a jamais tout à fait égalé l’aura mystique de Bob Marley, il demeure l’un des grands artisans de l’exportation de la culture jamaïcaine. Son entrée au Rock and Roll Hall of Fame en 2010 a couronné une carrière riche, marquée par une ouverture d’esprit musicale rare.
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Loin de se cantonner au reggae pur, il a exploré la soul, le funk et le ska, collaborant avec des géants comme les Rolling Stones, Elvis Costello ou encore le Français Bernard Lavilliers. Ses tubes Many Rivers to Cross, Reggae Night et I Can See Clearly Now restent gravés dans la mémoire collective.

Au-delà de la musique, Jimmy Cliff a marqué les esprits par sa présence au cinéma. Son rôle d’Ivanhoe Martin dans le film culte The Harder They Come (1972) a joué un rôle décisif dans la popularisation du reggae à l’international. Il y incarnait avec brio cette figure de l’anti-héros, donnant une voix aux laissés-pour-compte de la société jamaïcaine.
Son engagement ne s’est jamais démenti. Tout au long de sa vie, il a conservé un regard critique sur les injustices sociales et politiques, comme en témoignaient ses prises de position lors du printemps arabe ou des émeutes de Londres. Il définissait d’ailleurs l’essence de son art comme une lutte, adoucie par l’espoir de l’amour.
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La disparition du chanteur a suscité une vague d’émotion immédiate. Le premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a salué la mémoire d’un « véritable géant culturel ». Il a rappelé comment la musique de Cliff avait servi de refuge dans les moments difficiles et contribué au rayonnement mondial de l’île.
D’autres hommages ont afflué, notamment celui du groupe britannique UB40, qui a salué l’artiste sur la plateforme X. Pour la Jamaïque et les amateurs de reggae, Jimmy Cliff a désormais traversé sa « dernière rivière », laissant derrière lui un héritage inestimable.
