Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Visite de Faure Gnassingbé en Russie, à la clé renforcement de la coopération sécuritaire et économique

Le président du Conseil, Faure Gnassingbé, séjourne à Moscou pour une visite officielle. Selon les informations officielles, ce déplacement diplomatique a pour point central un entretien avec son homologue russe, Vladimir Poutine ce mercredi 19 novembre.

L’agenda de cette rencontre est fortement orienté sur les questions de sécurité régionale, mais inclut également un volet économique important visant à diversifier les partenariats bilatéraux.

« Nous ne venons pas ouvrir un nouveau front dans la confrontation entre blocs. Nous venons fermer un front de la barbarie terroriste. »

Les échanges entre les deux dirigeants porteront principalement sur l’intensification des menaces sécuritaires dans la région sahélienne selon toute vraisemblance. Le contexte régional est marqué par une pression accrue des groupes armés, notamment au Mali. Dans ce cadre, la présence croissante d’acteurs russes, comme les éléments d’Africa Corps qui appuient la junte au pouvoir à Bamako, confère à Moscou une position stratégique dans les discussions sur la stabilisation et la lutte contre le terrorisme dans cette zone.

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Ce dialogue en matière de défense s’inscrit dans la continuité du renforcement des liens militaires entre le Togo et la Russie. Sachant que Russie a toujours soutenu et défendu que : « Ce qui se joue aujourd’hui au Sahel et dans le Golfe de Guinée, ce n’est pas seulement la sécurité de quelques États, c’est le destin de plus de 400 millions d’Africains et la stabilité de routes vitales pour l’Europe, l’Asie et les Amériques. »

De l’autre côté, le Togo a toujours promu une diplomatie dont la principale ligne reste l’alignement sur la paix, la sécurité des populations et la souveraineté africaine.

En octobre dernier (octobre 2025), la Douma (le Parlement russe) a finalisé la ratification d’un accord-cadre de coopération militaire. Ce partenariat prévoit notamment la formation des Forces armées togolaises (FAT), la tenue d’exercices conjoints et un partage de renseignements pour améliorer les capacités opérationnelles du Togo. La Russie cherche également à accroître ses ventes d’équipements militaires modernes au Togo.

Une délégation économique pour de nouveaux partenariats

Au-delà des questions de défense, le président du Conseil Faure Gnassingbé est accompagné d’une délégation composée de représentants du secteur privé apprend-on.

Cette dimension économique de la visite vise à explorer de nouvelles opportunités de coopération. Les discussions devraient notamment se concentrer sur des négociations de partenariats et d’investissements russes dans des projets clés pour l’économie togolaise, capitalisant sur la position de Lomé comme hub portuaire dans la sous-région.

Il faut dire que l’Afrique de l’Ouest, confrontée à la hausse mondiale du prix des fertilisants, cherche à sécuriser des approvisionnements durables. Le Togo, qui envisage son usine d’engrais, fait face à des défis techniques : une forte teneur en ammonium du phosphate local, et un besoin d’expertise pour assurer la rentabilité du projet. L’objectif est d’obtenir des quotas préférentiels pour l’Afrique de l’Ouest, renforcer la coopération technologique pour les futures unités togolaises, renforcer la chaîne de valeur agricole régionale.

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Cette initiative pourrait se concrétiser par l’examen de la possibilité d’une commande groupée impliquant plusieurs pays africains afin d’assurer un approvisionnement stable et à coût abordable, crucial pour la sécurité alimentaire régionale. Il est à noter que la Russie a déjà proposé par le passé des dons d’engrais à des pays africains, soulignant son rôle clé dans cet approvisionnement.

Cette visite est la première de Faure Gnassingbé en Russie depuis le sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en 2019. Les relations entre les deux pays se sont considérablement intensifiées, comme en témoignent les contacts diplomatiques réguliers entre les ministres des Affaires étrangères, Robert Dussey et Sergueï Lavrov. De plus, Moscou a manifesté en 2024 son intention d’ouvrir une ambassade à Lomé, un signal fort du poids stratégique croissant que le Togo occupe dans la diplomatie africaine de la Russie.

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