Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

RDC / M23 : grâce aux efforts du Togo et autres médiateurs, un accord-cadre signé pour stopper les combats

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle M23 ont paraphé, hier samedi à Doha, un accord-cadre capital. Ce texte vise à faire cesser les combats meurtriers qui ravagent l’est du pays. Ces violences ont engendré la mort de milliers de personnes et le déplacement de centaines de milliers de civils depuis le début de l’année.

L’accord a été signé en présence d’observateurs du Qatar, des États-Unis et de l’Union africaine (UA). Cette entente s’inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques pour stabiliser la région des Grands Lacs, une zone marquée par des crises récurrentes depuis plus de 20 ans.

Le rôle central du Togo dans la médiation

Le Togo, désigné médiateur par l’Union africaine, joue un rôle essentiel dans la facilitation des discussions. Lomé a mené une diplomatie discrète mais très active pendant plusieurs mois. L’objectif était de relancer le dialogue et de rapprocher les positions entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23.

Le ministre togolais des Affaires étrangères, Prof. Robert DUSSEY, s’est félicité de la signature de l’accord-cadre. Il a toutefois rappelé que « le chemin vers une paix durable reste long et exige des engagements concrets ».

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Signé dans la capitale qatarie, l’accord est structuré autour de huit protocoles. Ces textes portent sur des points cruciaux tels que la cessation des hostilités, la libération des prisonniers, la réinsertion des combattants et la réhabilitation des zones touchées par les conflits.

Cependant, selon l’envoyé spécial américain pour la région, Massad Boulos, seuls deux protocoles ont commencé à être mis en œuvre. Il s’agit de ceux portant sur l’échange de prisonniers et le contrôle du cessez-le-feu. L’application de ces dispositions reste lente. « Ce processus n’est pas un interrupteur que l’on enclenche du jour au lendemain. Il repose sur la confiance et la coordination, et demande du temps », a-t-il précisé.

Persistance des tensions et violences

Malgré ces progrès diplomatiques, les violences continuent dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Le M23, que Kinshasa accuse d’être soutenu par le Rwanda, a réussi à renforcer son contrôle sur plusieurs zones stratégiques. Parmi celles-ci figure la ville de Goma, prise en janvier dernier. Kigali, de son côté, rejette toute accusation de soutien militaire ou financier au mouvement rebelle.

En parallèle, des attaques menées par des groupes affiliés à l’État islamique ont fait au moins 28 morts dans le Nord-Kivu vendredi dernier. Le ministre d’État qatari aux Affaires étrangères, Mohammed bin Abdulaziz Al-Khulaifi, a salué l’accord comme « une étape importante vers la paix ». Il a en outre appelé les parties à un engagement durable. « La paix ne s’impose pas par la force. Elle se construit sur la confiance, le respect mutuel et la sincérité des engagements », a-t-il conclu.

 

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