Dans les ateliers de sculptures ou de couture de Kpalimé ou encore dans les forges poussiéreuses de Sokodé, une dynamique nouvelle entre le numérique et le monde artisanal togolais se met en place. L’UCRM et Ohana Africa ont scellé, ce 31 octobre, une alliance décisive pour faire entrer des milliers d’artisans dans le cercle de la finance formelle. Une étape cruciale vers une inclusion financière durable, gage d’autonomie, de sécurité et de prospérité partagée.
Ce partenariat stratégique inédit entre l’Union des chambres régionales de métiers (UCRM) et la fintech togolaise Ohana Africa a pour ambition d’offrir des services financiers formels à plus d’un million d’artisans. Il permettra également de moderniser les pratiques d’épargne collective à travers tout le pays.
Cette alliance marque un tournant pour un secteur souvent en marge du système bancaire. « Pendant trop longtemps, nos artisans ont évolué en dehors du système financier formel », reconnaît Issa Mouhamed, président de l’UCRM. Avec Ohana Africa, l’objectif est de transformer les tontines traditionnelles en instruments modernes d’inclusion financière.
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L’application Ohana Africa, développée par Ollo Africa et agréée par la Bceao, permet une gestion numérique, transparente et sécurisée des épargnes collectives. Testée avec succès lors d’une phase pilote, elle sera déployée dès novembre dans les six Chambres régionales de métiers du Togo. Le projet vise d’abord les 60 000 artisans déjà enregistrés, avant de s’étendre à un million d’ici 2027.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le secteur artisanal représente 18 % du PIB, génère jusqu’à 70 % des emplois, et contribue à réduire de 20 % le déficit commercial grâce à la production locale. Pourtant, la plupart des artisans « financent encore leurs activités par des tontines et des groupements informels ».
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Ohana Africa veut changer la donne. « Nous changeons cela — un groupe d’épargne, un artisan à la fois », souligne Toba Tanama, directeur marketing de la fintech. La plateforme permettra aux membres de suivre leurs cotisations en temps réel, d’effectuer des dépôts sécurisés dans des institutions bancaires agréées, et de bénéficier d’un accompagnement à la formalisation légale.
Ecobank soutient le projet en assurant la conservation sécurisée des fonds. « L’inclusion financière demeure un pilier central de notre mission », déclare Komlan Agbo, responsable des services numériques de la banque panafricaine.
Pour les artisans, l’inscription se fera auprès des Chambres régionales, avec des formations prévues dans chaque région. Entre innovation et tradition, cette initiative incarne la vision d’un artisanat togolais plus fort, plus confiant, et pleinement ancré dans l’économie moderne.
