Mettant en péril tout le processus de production et de distribution des filières café-cacao, la contrebande est un fléau qui perturbe l’équilibre économique du secteur. Lors du lancement officiel de la campagne (2024-2025) de commercialisation du café-cacao, le secrétaire général du Comité de coordination pour les filières café et cacao (CCFCC), Enselme Gouthon, a condamné ce mal qui gangrène le secteur. Ce lancement s’est déroulé, en octobre dernier à Kpalimé.
En sapant les efforts des producteurs et la réputation des filières café-cacao sur la scène internationale, la contrebande compromet les opportunités d’affaires et de partenariats. Elle une menace sérieuse pour la durabilité et la rentabilité de l’ensemble de la chaîne de valeur des filières café-cacao. Pour Enselme Gouthon, « la contrebande fragilise l’ensemble de la chaîne de valeur » des filières café-cacao, a-t-il regretté. Pour ce dernier, la contrebande prospère grâce à la duplicité de certains acteurs. « Elle s’opère avec la complicité d’opérateurs locaux et procède d’une surenchère qui dérègle les dispositions mises en place par les acteurs des deux filières », a dénoncé le secrétaire général du CCFCC.
Au cours d’une rencontre tenue la veille de ce lancement, les acteurs du secteur ont pris la résolution qu’à « l’horizon 2030, les filières café et cacao du Togo soient performantes sur toutes les chaînes de valeur, créatrices de richesses et d’emplois décents et permanents, surtout en milieu rural, à travers une culture professionnalisée, compétitive et durable », a indiqué le secrétaire général du Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC).
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Récemment, le Togo a lancé un ambitieux programme de développement pour booster la production de café et cacao d’ici à 2030. Ces plans ont été minutieusement élaborés par des spécialistes du secteur et prévoient une enveloppe totale de 22 milliards de francs CFA, dont 11,7 milliards pour le café et 10,3 milliards pour le cacao. Ce projet vise à améliorer la qualité des produits, augmenter les rendements et renforcer la compétitivité des filières café et cacao togolaises sur le marché international. Concrètement, ces outils de développement se focalisent sur plusieurs objectifs. Tout d’abord, ils visent à restructurer de manière efficace les deux filières concernées, afin d’optimiser leur fonctionnement et rentabilité.
En outre, ces plans prévoient la mise en place d’un mécanisme de financement spécifique dédié aux petits producteurs, qui sont souvent les maillons les plus fragiles de la chaîne de production. Ils recommandent également la mise en place d’un cadre professionnel solide, visant à améliorer la rentabilité des producteurs et garantir un revenu durable pour leurs familles. Ces initiatives visent à transformer en profondeur le secteur en apportant des solutions efficaces pour soutenir les acteurs clés de la filière.