Une affaire d’agression sexuelle sur une élève de l’établissement scolaire La Madone, défraie toute la chronique depuis septembre 2024. Contrairement aux allégations incriminant un majeur du corps enseignant dans cette affaire, jetant du discrédit sur cette réputée école, les faits sont tout autres.
L’école La Madone, située dans la capitale togolaise est accusée de fermer les yeux sur une série d’actes délictueux et de tenter d’étouffer les affaires évoquées. Comment cette école créée il y a bientôt 40 ans et jouissant d’une réputation établie, faisant se rencontrerles enfants de toutes les classes sociales et ayant accueilli plusieurs promotions d’élèves, se retrouve subitement au cœur d’une tempête médiatique?
En effet, quelques jours plutôt, dans son live tenu sur les réseaux, le journaliste Ferdinand Ayité installé en France, a évoqué une affaire de viol sur une mineure de 5 ans, qui se serait déroulé en avril 2024 au sein de l’établissement. Dans un article publié quelques instants plus tard par le site qu’il dirige, il y donne quelques des détails. Il est revenu plus tard évoquer un cas d’agression sexuelle, une fois encore sur mineure, sans en donner davantage de précisions.
Et pourtant ! Contrairement aux informations véhiculées, l’auteur présumé de l’acte incriminé n’est pas un adulte, selon les informations recueillies par notre redaction. Il s’agit d’un élève âgé de 5 ans, comme la présumée victime. Les faits remontent au 03 avril 2024. Ce jour-là, la mère d’une des élèves scolarisée dans l’établissement s’est présentée à la direction, toute furieuse. Elle soutenait que sa fille a été abusée sexuellement.
D’après son récit, un de ses camarades de classe lui aurait mis un doigt dans son « papillon ». La petite fille aurait identifié le garçon en question. De fait, la mère exigea à rencontrer les parents de celui-ci.
Cependant, le process instauré à la Madone, qui assure que la sécurité des enfants ainsi que celle de toute personne ayant accès à l’établissement est une exigence et une priorité absolues, établit que lorsque des incidents surviennent, les enseignants responsables des élèves concernés soient d’abord convoqués par la direction afin d’avoir leur version et reconstituer les faits. Et ensuite dans un second temps, éventuellement, la mise en relation des parents peut être effectuée dans une démarche de transparence et pour dissiper les inquiétudes. Ce qui fut donc expliqué à la mère de la victime présumée qui a préféré, dès le lendemain, saisir la Brigade pour mineurs.
Contrairement aux informations véhiculées, la justice s’est bien saisie du dossier. En effet, par une convocation datée du 04 avril 2024, soit le lendemain des faits présumés, Adouzi Meheza, commissaire de police, a invité le directeur de l’Ecole La Madone, ainsi que le jeune garçon (dont nous taisons le nom) « accompagné de ses parents », à se présenter « pour les nécessités d’une enquête.. », à la Brigade pour mineurs d’Agoè Cacavéli, le 08 avril 2024 à 09 heures.
Toutes les parties s’y sont donc retrouvées : la direction de l’école représentée par 3 personnes, le petit garçon et ses parents, la petite fille et son père, accompagnés d’un conseil légal.
A la fin des auditions et dépositions, les parties ont été informées que le dossier sera transmis à un juge pour la suite à donner. De fait, l’officier de police judiciaire en a dressé procès-verbal qui a été transmis au Parquet de Grande Instance de Lomé.
Malgré cette procédure en cours, le père de la présumée victime a saisi par requête le 03 mai, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) afin d’intervenir dans le dossier. Celle-ci s’est déclarée incompétente au regard des dispositions de l’article 36 de la loi organique N° 2015, aux termes desquelles, la requête pour être recevable, ne doit pas porter sur des faits dont la justice est déjà saisie. Néanmoins, la CNDH a rencontré les responsables de l’école pour leur recommander fortement de prendre des mesures adéquates pour la protection des mineurs apprenants et ce, conformément aux standards dans le domaine.
Parmi ces mesures, la question de la séparation des toilettes. Sur les réseaux sociaux, il est soutenu que filles et garçons ont accès aux mêmes toilettes. Ce qui est factuellement faux (Il existe bien des blocs pour les uns, d’autres blocs pour les autres, consacrant ainsi une séparation des toilettes. La Madone a tout de même indiqué être disponible pour collaborer, en toute responsabilité et sensibilité, avec les autorités administratives et judiciaires.
Selon nos informations au moment des faits les parents de la présumée victime devaient des impayés s’élevant à 525.000 FCFA. Alléguant devoir faire quitter sa fille de l’établissement, il avait sollicité de La Madone, le certificat de scolarité de l’enfant ainsi que ses bulletins de note. L’établissement n’y a opposé aucune résistance et la comptabilité a sorti le solde de tout compte comme l’exige la procédure. Celui-ci établissait un solde de débiteur de 525 000 FCFA. Malgré la résistance du père de la victime présumée à solder la dette, la Madone a libéré tous les documents lui permettant d’inscrire sa fille dans une autre école car confie la direction, « l’épanouissement de celle-ci est notre priorité même si cela voudra dire que ce ne sera pas chez nous. »
Dans un communiqué adressé aux parents d’élèves le 23 septembre, l’école les a remerciés pour leur confiance et les a assurés de son engagement renouvelé à faire de la sécurité des élèves, une priorité absolue.
Source: Togo Matin
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