Institution multilatérale panafricaine, Afreximbank défend fervemment l’Accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), projet phare de l’Union africaine (UA).
La Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), la principale institution multilatérale panafricaine dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain, va doubler le financement du commerce intra-africain en le portant à 40 milliards de dollars d’ici 2026 contre 20 milliards de dollars en 2021. L’information a été annoncée par Haytham ElMaayergi, Vice-président exécutif d’Afreximbank.
Le responsable a ajouté que la Banque travaille en partenariat avec le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et la Commission de l’Union africaine (CUA) pour assurer une mise en œuvre réussie de trois initiatives phares de la ZLECAf : le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS, en anglais), l’Africa Trade Gateway (ATG) et le Régime collaboratif africain de garantie de transit d’Afreximbank (AATGS).
Lancé en 2022 et conçu en collaboration avec la CUA et le Secrétariat de la ZLECAf, le PAPSS est une plateforme numérique permettant aux pays africains un paiement transfrontalier du commerce intra-africain dans les monnaies nationales. Ce dispositif favorisera la simplification des transactions transfrontalières et la réduction de la dépendance à l’égard des devises « fortes » pour ces transactions. Il permettrait à l’Afrique d’économiser plus de 5 milliards de dollars par an en coûts de transaction de paiement. En 2019, les chefs d’État de l’Union africaine (UA), réunis à Niamey au Niger, ont adopté le PAPSS comme système de paiement et de règlement afin de soutenir la mise en œuvre de la ZLECAf, a-t-on rappelé.
L’ATG, lancé en 2023, est un ensemble de cinq plateformes numériques conçues comme un guichet unique pour permettre à Afreximbank de mieux s’acquitter de son mandat en fournissant des services essentiels dans le but de soutenir et de promouvoir le commerce africain ainsi que la mise en œuvre de la ZLECAf.
Doté d’un milliard de dollars, le programme AATGS est mis en œuvre en partenariat avec le Secrétariat de la ZLECAf ainsi qu’avec les Communautés économiques régionales (CER) africaines. Il vise à faciliter la circulation fluide des marchandises à travers l’Afrique grâce à un système de garantie de transit à l’échelle continentale utilisant une technologie unique. Le programme devrait raccourcir le temps de dédouanement aux frontières, booster le commerce transfrontalier en Afrique et permettre au continent d’épargner environ 300 millions de dollars par an en coûts de transit.
Créée en 1993 et basée au Caire en Égypte, Afreximbank est détenue par des gouvernements africains, la Banque africaine de développement (BAD), des investisseurs privés et institutionnels africains et des investisseurs publics et privés non africains. Elle défend fervemment l’Accord sur la ZLECAf.
Projet phare de l’UA, la ZLECAf devrait créer, à terme, un marché unique pour la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes, sans aucun droit de douane et sans autres restrictions aux frontières. Les échanges dans le cadre de la première phase de ce projet ont commencé le 1er janvier 2021. Si elle est entièrement mise en œuvre, la ZLECAf pourrait accroître les revenus régionaux de 9 pour cent, soit 571 milliards de dollars, et aider à sortir jusqu’à 50 millions d’Africains de l’extrême pauvreté, d’ici 2035, selon la Banque mondiale (BM).
dpa