Onze (11) Organisations de la société civile (OSC) togolaises se sont indignées de l’arrestation de l’activiste béninois Steve Amoussou alias ” Frère Hounvi” à Lomé, puis extradé au Bénin.
Le cyber-activiste connu pour ses critiques à l’endroit des autorités béninoises sur les réseaux sociaux, sera jugé le 7 octobre prochain à Cotonou.
Les OSC signataires ont salué la démarche judiciaire engagée par les autorités togolaises qui a permis de ressortir : la piste d’un enlèvement, la non-implication des autorités compétentes du Togo dans cet acte d’enlèvement, suivi d’une enquête diligentée par la justice togolaise qui a permis d’identifier les présumés auteurs de cet acte. Deux (02) d’entre eux ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt et des mandats d’arrêt international contre quatre autres.
Elles exhortent cependant la justice togolaise à prendre toutes les dispositions pour informer à temps l’opinion, afin de ne pas laisser libre cours à des interprétations divergentes, somme toute légitimes.
Pour ces organisations, il est inadmissible et inacceptable qu’un responsable d’une institution ayant en charge la sécurité d’un État entre sur le territoire d’un autre État sans être identifié à la frontière, puis parvienne, dans les mêmes circonstances, à conduire une opération d’enlèvement.
« C’est à la fois un affront et un défi lancés aux autorités en charge de la sécurité de notre pays le Togo. C’est pourquoi les organisations de la société civile exigent du gouvernement du Togo que des responsabilités soient clairement situées, en particulier au niveau du dispositif sécuritaire mis en place sur tout le circuit qui a conduit à cet enlèvement troublant et que des sanctions soient prises à cet effet », a précisé le communiqué.
Les OSC togolaises (ALCADES – ASVITTO – GAGL – GCD – GLOB – FDP– LCT – LTDH – MCM – MJS et SEET) demandent aux autorités du Togo de prendre, de toute urgence, des mesures idoines pour pallier les failles et les défaillances sécuritaires aux frontières du Togo après cette intrusion des agents béninois.
« Les organisations de la société civile déplorent et condamnent avec la plus grande fermeté cet acte de provocation, digne de grand banditisme d’État commis par les autorités béninoises, en violation du droit international et des règles de bon voisinage entre États », a poursuivi le communiqué.
Elles ont par la même occasion interpellé la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, la Commission et la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO sur cet acte « dangereux » commis par des autorités béninoises et qui, selon elles, est de nature d’une part, à mettre en danger la liberté et la vie des citoyens de l’espace communautaire, et d’autre part, à nuire gravement aux relations de bon voisinage entre les peuples.
Steve Amoussou est poursuivi pour « provocation directe à la rébellion, initiation et publication de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux et harcèlement par voie électronique ».
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