Donner une résonnance particulière aux œuvres artistiques féminines à travers le vecteur de la danse, est la vocation du Festival international de danse contemporaine, Nikaala Festival. Pour sa 7ème édition, les passionnés de cette expression artistique et autres acteurs du monde culturel, venus d’Afrique et d’ailleurs se retrouvent pendant une semaine au Togo pour la célébrer. Ce lundi 26 août 2024 à Lomé, c’est devant un public acquis à la cause « dansée », que Nikaala Festival a été officiellement lancé.
Plateforme de valorisation et de promotion des œuvres artistiques féminines, le Festival international de danse contemporaine, Nikaala Festival, permet d’explorer l’univers de la danse contemporaine. Forme d’expression artistique formant un alliage parfait entre mouvement du corps, mélodie et parole parfois entrecoupée de silence bruissant de message, la danse sert à sensibiliser, à dénoncer et à relater un vécu. Pour la directrice artistique du Festival international de danse contemporaine, Germaine Sikota, « ce Festival est une ode à la danse, à la mémoire et à l’universalité de l’expérience humaine ». Quant aux chorégraphies qui ont meublé ce lancement, elles intègrent des éléments traditionnels et des styles urbains pour permettre d’explorer toute la culture, mieux la beauté des danses africaines ». C’est également « un voyage où les rythmes traditionnels africains et les mouvements énergiques s’entrelacent », a indiqué Germaine Sikota.
Au regard de l’importance de la danse, la directrice artistique du Festival international de danse contemporaine estime que ce Festival contribue à l’éclosion des talents artistiques de la gent féminine. « Après ma formation professionnelle, j’ai constaté que la gent féminine à cette époque peinait à prendre des initiatives chorégraphiques, c’est-à-dire qu’il y a moins de femmes qui initient, qui créent des pièces chorégraphiques. Et j’ai réfléchi sur ce qu’il fallait mettre en place pour valoriser les quelques femmes qui arrivaient à sortir la tête du lot. Nikaala Festival vient donc donner une visibilité à la fois nationale, africaine et internationale aux talents ».
Pour cette 7ème édition, le Festival international de danse contemporaine a pour thème : « Explorer les traces ». A travers cette thématique, le Festival met au cœur des réflexions, la co-construction d’un avenir meilleur pour les acteurs du secteur. « Il s’agit de partager sa vulnérabilité, de parler de soi, de son passé et de réfléchir à son présent pour mieux construire son avenir. Un autre aspect de ce thème, est également de revisiter les œuvres de ceux ou celles qui nous ont précédé. Quel héritage avons-nous quand on parle de danse aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’on en tire comme substance, qui peut nous porter à imaginer un avenir plus ou moins radieux ? Donc on a voulu remettre les expériences ensemble, réfléchir ensemble et proposer ou sinon partager notre vision de l’avenir », a expliqué Germaine Sikota.
Pour le directeur de la promotion des arts et de la Culture, Vinyo Aziati, qui a procédé au lancement officiel de ce Festival, cet événement a un écho favorable auprès du gouvernement. « Tout ce qui se trouve dans la promotion de l’art et de la culture togolaise, le ministère s’y met. Surtout, que ce Festival fait la promotion de la femme, c’est un thème qui est très sensible au chef de l’État, mais également à la ministre. Madame Yawa Kouigan a été très sensible quand elle a eu l’invitation. Cette 7ème édition, symbole de résilience mais aussi de persévérance est un élément marquant pour la réussite féminine. Donc, c’est sans hésiter que la ministre m’a demandé de la représenter, tout en me chargeant de transmettre à Germaine toute son amitié mais aussi son admiration pour le travail qu’elle fait », a mentionné Vinyo Aziati.
En ce qui concerne le caractère professionnel de la danse, Germaine Sikota pense que la danse est un métier qui peut aussi nourrir son Homme. Il s’agit donc pour elle de passer par ce Festival pour encourager et intéresser la jeune génération à la danse. Mais également, leur permettre de côtoyer des artistes confirmés, tout en leur donnant l’occasion de s’engager davantage. « Aujourd’hui, la danse regorge beaucoup d’opportunités et permet à celui ou celle qui décide vraiment de s’engager et d’être sérieux, de vivre de cela », a-t-elle ajouté. Pour Vinyo Aziati, il est essentiel aujourd’hui, « de proposer un aspect marchand à ces spectacles de manières que tous les acteurs du domaine puissent vivre de cet art ».
Plusieurs activités sont prévues dans le cadre de cette 7ème édition. Il s’agit notamment des spectacles, performances, tables rondes, sorties dans des galeries et des médiations. Pendant une semaine, le public togolais, passionnés ou toute personne désireuse de découvrir la danse contemporaine sont invités à participer à ce Festival. Cette cérémonie de lancement a été marquée par une caravane artistique mettant en scène différents types d’art.
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