L’affermissement de la démocratie, de la paix, ainsi que l’engagement indéfectible en faveur de la bonne gouvernance et de l’ordre constitutionnel, ont été au cœur du 65e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao). Ouvert ce dimanche 07 juillet à Abuja au Nigeria, ce sommet a été l’occasion pour la Cédeao de reconnaître le rôle crucial du Togo en matière de culture de la paix et de l’intégration régionale.
Présidé par le chef d’Etat nigérian, Bola Tinubu, le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédeao a abordé plusieurs sujets d’intérêts régionaux. Au de ces sujets, le Togo s’est invité au menu des discussions. Tout en reconnaissant les efforts louables déployés par les États membres et la Commission de la Cédeao en vue de consolider la démocratie, la paix, la sécurité et la stabilité dans la région, le Sommet a salué « les élections réussies et pacifiques tenues dans le courant de l’année au Togo ». La nouvelle constitution de la Vème République a aussi attiré l’attention lors de Ce sommet des chefs d’Etat. « La Conférence prend note de l’adoption d’une nouvelle Constitution par l’Assemblée nationale. Elle félicite le gouvernement et le peuple pour le bon déroulement des élections législatives et régionales. La Conférence encourage les autorités et les parties prenantes togolaises à continuer à privilégier le dialogue en faveur de la cohésion sociale et de l’unité nationale ».
L’intégration régionale, vœux chers des pères fondateurs de la Cédeao est durement éprouvé depuis le retrait annoncé des Etats du Sahel du bloc communautaire. Constitué par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, les Etats du Sahel ont annoncé, ce 06 juillet la création de la ‘’Confédération des Etats du Sahel’’. Nouveau coup dur pour la Cédeao, une éventuelle dislocation du bloc mettrait en péril l’intégration et le marché commun régional. « La Conférence exprime sa déception face au manque de progrès dans les interactions avec les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger et instruit le président de la Commission de faciliter une approche plus vigoureuse conformément aux décisions du Sommet Extraordinaire du 24 février 2024 », a indiqué le communiqué final du Sommet.
Au regard de tous ces enjeux, la Conférence a désigné le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, comme Facilitateur de la Cédéao auprès des pays de l’AES. Reconnaissant l’expertise et l’expérience de son homologue togolais, Faure Essozimna Gnassingbé en matière de médiation, il a été également désigné à œuvrer aux côtés de Diomaye Faye pour mener les discussions avec les Etats de l’AES.
Par ailleurs, la Conférence a demandé à la Commission d’élaborer un plan d’urgence prospectif pour faire face à toutes les éventualités dans les relations avec les pays de l’AES, en tenant compte des exigences de l’article 91 du Traité révisé de la CEDEAO de 1993. De plus, la Conférence instruit la Commission de soutenir tous les efforts de médiation en cours en vue de mettre fin aux tensions entre la République du Bénin et la République du Niger.
La Conférence note que « le terrorisme, l’extrémisme violent, la criminalité transnationale organisée, les changements anticonstitutionnels de gouvernement, la désinformation, qui sèment la méfiance et compromettent les valeurs et les normes régionales, continuent de poser des défis à la sécurité et à la stabilité de la région. Elle se dit préoccupée par le spectre des guerres par procuration dans la région, résultant de la concurrence géopolitique et géostratégique renouvelée qui y prévaut ».