C’est un exercice de simulation qui semble des plus réels décrivant la prise en charge des patients manifestant les premiers signes de choléra. Organisée par la Croix-Rouge togolaise, cette simulation vise à doter les points focaux et volontaires de l’Organisation, des bonnes pratiques en matière de gestion des cas de choléra. Appuyée financièrement par la Croix-Rouge internationale et le Croissant-Rouge, cette formation ouverte 3 jours plus tôt, s’est achevée ce 28 juin à Lomé.
Dans le cadre de cette formation, il s’agit avant tout de mettre en place un Point de réhydratation orale (PRO). Ce Point est un espace sécurisé, composé de différentes stations dédiées au lavage des mains, à l’enregistrement du patient, à l’eau potable, aux sels de réhydratation orale, aux stockages, aux déchets, aux latrines, et aux laves vaisselle et linge. C’est dans ce cadre de simulation qu’opèrent les agents de la Croix Rouge qui reçoivent les potentiels patients montrant les 1ers signes du choléra. L’exercice consistait donc à accueillir ces patients et à les orienter selon le besoin. Inviter les patients à se laver les mains, à s’enregistrer en donnant leur identité et en répondant aux 1ères questions visant à poser le diagnostic, puis suivre la thérapie de réhydratation orale sont les principales phases auxquelles doivent s’obliger les potentiels malades de choléra. Ce début de prise en charge permet de réhydrater le patient cholérique souffrant de diarrhée et de vomissement avant de le référer dans un centre de santé.
« Il s’agit de donner plus de compétences aux acteurs et de les outiller pour pouvoir faire face à des cas éventuels de choléra. Ces nouveaux formés ont cette capacité de pouvoir organiser rapidement au niveau de la communauté des postes de prise en charge des cas surtout légers de choléra. Donner aux patients les premiers soins, notamment ce que nous appelons la thérapie de réhydratation orale en leur donnant une liquide à base de solution de réhydratation orale pour empêcher la complication de leur maladie allant vers une déshydratation sévère. Donc tel doit être le comportement des formés vis-à-vis des cas. Et également pour les cas qui dépassent leurs compétences, ils vont pouvoir les référer au centre de prise en charge prédéfini à l’avance », a expliqué Dr Nsoukpoe Toulassi Koffi, chef du département Santé à la Croix-Rouge togolaise.
Pour la Consultante choléra de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Monica Rodriguez Garcia, les retombées de cette formation des formateurs contribuent à préserver la vie des communautés de base. « C’est une formation qui vise à préparer les communautés pour lutter contre le choléra par le biais des formations de volontaires communautaires qui sauront après cette formation, identifier les signes et symptômes du choléra et évaluer le niveau de déshydratation des patients atteints par le choléra. Ils sauront commencer la déshydratation orale au niveau communautaire. Ce faisant, on sauve des vies parce qu’on évite que les gens meurent par la déshydratation qu’entraîne la maladie de choléra ».
L’ingénieur épidémiologiste en santé publique et responsable du plan focal choléra au ministère de la Santé au Togo, Ouyi Tante, est revenu sur les causes du choléra surtout dans les communautés rurales où l’eau potable n’est pas un acquis. « Il faut qu’on précise que le choléra est une maladie très grave. Mais en réalité le vibrion qui est dans la maladie ne tue pas beaucoup. Ce sont les conséquences du choléra qui tuent. Lesquelles conséquences figurent la déshydratation qui est le départ de l’eau de l’organisme. Dès que cette déshydratation épuise l’eau de l’organisme, les gens n’arrivent plus à vivre, il meurt. Alors la seule réaction primaire, qui est très vite recommandée, est de donner de l’eau au malade. En l’absence d’Oracel, on peut alors préparer localement, ce qu’on appelle les solutions ‘’3S’’, la solution sucrée salée », a-t-il indiqué. De plus, Tante Ouyi s’est félicité de cette opération qui vient soutenir les efforts du gouvernement en matière de lutte contre le choléra.
Assurer le renforcement de capacités des équipes sanitaires pour une meilleure implication des acteurs communautaires, la mise en place des comités de veille pour renforcer la surveillance communautaire lors des flambées épidémiques, sont des plus-values au bénéfice du système sanitaire togolais. Cette simulation qui s’est déroulée dans le cadre d’un atelier de renforcement de compétences des participants a également pris en compte la vaccination contre le choléra.
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