L’Observatoire Togolais des Médias (OTM) a présenté vendredi 31 mai 2024 à Lomé, les résultats de son enquête sur la représentation des femmes dans les médias au Togo. C’était au cours d’une conférence-débat.
En effet cette enquête s’inscrit dans le cadre du projet “Promouvoir la liberté d’expression et des médias et protéger les défenseurs des droits de l’homme au Togo”. L’objectif est d’avoir une idée sur le nombre de femmes dans les différents médias au Togo.
Cette rencontre, l’un des cycles de conférence dans le cadre du projet piloté par l’Institut Panos de l’Afrique de l’ouest en compagnie de l’OTM et de FAMEDEV, vise à promouvoir la place des femmes dans les médias et à faire ressortir les défis et les obstacles liés à ce problème.
Selon l’OTM, les grands défis qui se posent aujourd’hui sont liés à des stéréotypes notamment: la grossesse en étant journaliste et des problèmes de harcèlement. Ces problèmes ont entraîné la disparition des femmes dans les rédactions.
Au Togo, la représentation des femmes dans les médias reste mitigée. En effet, à travers un monitorage dans les médias, la tendance dans les contenus du genre des médias est faible. Ce monitoring a montré qu’ à la radio, les femmes sont à la Une et pour le reste il y a une grande disparité. Il y a moins de sujets qu’on couvre sur les femmes. Les femmes sont absentes dans des domaines comme la politique, dans les sciences, dans le sport et dans d’autres domaines. Le constat relève que les journalistes ne font pas attention aux angles qu’ils couvrent, sans faire un parallèle entre l’égalité genre.
“ Il faut continuer de sensibiliser les différents acteurs notamment hommes et femmes journalistes à couvrir plus des sujets qui peuvent mettre en valeur les compétences cachés que les femmes ont dans nos sociétés, a expliqué Honoré Blao chargé de projet à FAMEDEV.
Au cours de cette conférence-débat, trois communications ont retenu l’attention des participants majoritairement femmes de médias. Il s’agit notamment des sujets sur le monitoring de la femme dans les médias au Togo; la femme dans les formations universitaires cas de l’ ISICA et la politique et la culture pour faire la promotion de l’égalité genre dans les rédactions.
Les communications ont prouvé que malgré une forte présence des femmes dans les centres et écoles de formation, elles sont disparates dans les rédactions après leur formation.
Malgré la politique de promotion nationale de l’égalité genre, spécifiquement il n’y a pas une partie qui est consacrée aux médias. Pour les communicateurs il va falloir qu’au niveau des médias “Nous arrivions à mettre quelque chose en place pour vraiment faire cette promotion du genre au niveau de notre secteur. Parce que le métier de journalisme a été longtemps masculinisé mais aujourd’hui on a quand même cette confiance qu’il y a bon nombre de femmes qui se dirigent vers le métier. Après leur formation, on remarque qu’il y a un grand nombre de filles qui rentrent à l’école du journalisme après leur diplôme” , a précisé dans sa communication Mme Patricia Adjissekou, directeur de rédaction à Radio Kanal FM.
Elle relève par ailleurs que de nos jours plusieurs femmes émergent mais il reste toujours à faire.
Pour elle, les causes profondes de la disposition totale des femmes dans les rédactions sont souvent liées aux stéréotypes, les considérations socio-culturelles, manque de confiance des directeurs malgré les compétences des femmes, manque du désir de s’essayer chez les femmes. L’autre cause c’est le harcèlement sous toutes ces formes et également l’inégalité des salaires.
Ainsi pour y arriver, elle propose de pousser les femmes à émerger comme cela se doit, à mettre en place des politiques de genre dans les rédactions afin d’inciter ces dernières à s’engager.
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