La toute première session de l’année 2024, de la 53 ème session ordinaire du Comité Interparlementaire de l’UEMOA se déroule à Lomé depuis le 18 mars dernier. A mi-chemin de leur parcours, les députés de l’Union étaient face-à-face avec le président de la Commission de l’UEMOA ce jeudi 21 mars 2024.
Au programme: présentation du rapport sur le fonctionnement et l’évolution de l’Union au Comité Interparlementaire, conformément à l’article 35 du traité constitutif de l’Union.
A l’entame des travaux, le président du comité interparlementaire, Abdoulaye Soma a formulé le vœu que les représentants des peuples de l’UEMOA en tant qu’institution économique et communautaire dans sa diversité, puissent travailler toujours à incarner la voie démocratique avec tout ce que cela implique, que ce soit sur le plan d’inclusion, de représentativité, de redevabilité au peuple et de prise en charge de ses aspirations et de ses attentes toujours impérieuses.
“Le CIP ne saurait accomplir sa mission sans l’engagement mutuel de toutes les institutions et de tous les Organes de l’Union, car l’essence même de notre Organisation Communautaire réside dans notre capacité collective à surmonter les difficultés par la solidarité et la fraternité, deux valeurs cardinales qu’incarne notre intégration régionale. Au CIP, nous sommes convaincus que la complexité des enjeux, qu’ils soient économiques, sécuritaires ou de développement, dépassent largement les capacités de réponse de nos Etats, pris individuellement”, a-t-il appelé.
Il a en outre, insisté sur la mutualisation des moyens pour donner un contenu réel aux stratégies de développement auxquelles les peuples aspirent, appelant ainsi à l’engagement afin de préserver et consolider au mieux les 30 ans de résultats déjà obtenus dans le cadre de l’intégration économique.
En présence des Honorables députés, Vénérable Sénateur et de plusieurs invités, le président la Commission, Abdoulaye Diop a d’entrée présenté le tableau du contexte international et régional difficile dans lequel les Etats membres ont évolué tout au long de l’année 2023.
Selon le président Diop, l’état de l’Union se porte bien malgré quelques problèmes survenus au cours de l’année.
“En 2023, l’activité économique mondiale est demeurée confrontée à la poursuite des répercussions de la crise russo-ukrainienne ainsi que des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Les activités des Organes de l’Union se sont déroulées dans un environnement où la croissance économique de l’Union s’est située à 5,7% comme en 2022, en lien avec la bonne tenue de tous les secteurs d’activités dans un contexte de baisse des prix. Le taux d’inflation annuel moyen de l’Union en 2023 est ressorti à 3,7% contre 7,4% en 2022”, a mentionné M. Diop.
Au niveau des finances publiques de l’Union, le déficit budgétaire global a représenté 5.3% du PIB contre 6,7% en 2022 en raison de la hausse des recettes publiques plus importante que celle des dépenses. Le taux d’endettement au niveau de l’Union s’est établi à 59,5% en 2023 contre 57,6% en 2022, soit une progression de 1,9 point de pourcentage.
Concernant les échanges extérieurs de l’Union, le solde global de la balance des paiements a enregistré une amélioration, en lien avec l’atténuation du déficit du compte courant, modérée par le repli des entrées de capitaux au titre du compte financier, pour ressortir à -2,5% du PIB contre -3,0% en 2022. Les réserves ont couvert 3,5 mois d’importations de biens et services en 2023.
En effet dans ce contexte économique, les organes de l’UEMOA ont conduit les chantiers communautaires en 2023, conformément à leurs mandats et aux orientations de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement.
“Le processus d’intégration économique a connu des avancées en 2023, deuxième année de la mise en œuvre du Cadre d’Actions Prioritaires 2021-2025 (CAP 2025) de la Commission, malgré les contraintes qu’impose la situation sécuritaire et géopolitique dans
l’espace UEMOA marquée en 2023 par des faits majeurs parmi lesquels la levée des sanctions relatives à la suspension du Mali des Organes et Institutions de l’Union après la levée des sanctions économiques et financières de 2022: le changement de l’ordre constitutionnel au Niger avec les sanctions prises par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO le 30 juillet 2023: Ces
sanctions ont été levées le 24 février 2024 dans un souci humanitaire, pour sauvegarder l’unité africaine et préserver la stabilité politique régionale” , a par ailleurs ajouté, Abdoulaye Diop.
Le président a aussi relevé certaines avancées notables de l’union notamment par la surveillance multilatérale où les indicateurs macroéconomiques ont fait l’objet de suivi en 2023 conformément aux recommandations du Conseil des Ministres Statutaire de l’UEMOA depuis la suspension temporaire de l’application du Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats membres de notre Union.
Il ressort de cet exercice de suivi qu’en dépit des crises multiformes, l’activité économique au sein de l’Union s’est maintenue sur une dynamique de croissance.
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