Comme le veut la belle tradition de la diplomatie chinoise, S.E.M. Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et Ministre des Affaires étrangères, a de nouveau choisi l’Afrique comme la destination de son premier déplacement à l’étranger de l’année, en se rendant du 13 au 18 janvier en visite en Égypte, en Tunisie, au Togo et en Côte d’Ivoire.
Il s’agit de la 34e année consécutive que le Ministre chinois des Affaires étrangères réserve au continent africain sa première visite de l’année. Certains diraient que ce n’est qu’une visite de routine, mais comme l’ont fait remarquer les nombreux hôtes qui ont accueilli le Ministre chinois avec un grand enthousiasme et beaucoup de joie, cette visite, intervenue dans un contexte particulier et ponctué de tant d’échanges stratégiques, a une portée significative. Elle a permis à la Chine et à l’Afrique de faire entendre leur voix à l’unisson.
La Chine et l’Afrique sont unies par des liens d’amitié indestructibles et un soutien mutuel sans faille.
Comme le Ministre chinois l’a lui-même affirmé, tout au long de son voyage sur le continent, il a pleinement ressenti l’amitié des peuples africains envers le peuple chinois ainsi que la solidité de la confiance mutuelle qui les unit. Les dirigeants de tous ces quatre pays ont exprimé dès les premières heures leur soutien sans équivoque à la position du gouvernement chinois sur la question de Taiwan. Les 53 pays africains ayant des liens diplomatiques avec la Chine ont tous exprimé, sous différentes formes, leur attachement au principe d’une seule Chine et leur ferme soutien à la cause de la réunification pacifique de la Chine.
On voit donc bien que sur les questions touchant aux intérêts vitaux et aux préoccupations majeures de la Chine, les pays africains sont les plus résolus dans leur attitude et les plus fermes dans leur position. Le Ministre chinois a, de son côté, réaffirmé le soutien indéfectible de la Chine aux efforts des pays africains pour sauvegarder leur souveraineté, leur indépendance et leur dignité nationale, donnant par là une illustration concrète de la belle tradition de soutien mutuel entre les Chinois et leurs frères et sœurs africains.
Les liens d’amitié et de confiance qui unissent la Chine et l’Afrique ont été forgés par leurs dirigeants de l’ancienne génération. Resserrés pendant la lutte commune pour la libération et l’indépendance nationales et rehaussés dans le développement et le redressement de l’une et de l’autre, ces liens, portés aujourd’hui par une nouvelle génération, continuent de se fortifier quelle que soit l’évolution des circonstances.
La Chine et l’Afrique sont unies par la détermination à poursuivre en toute indépendance une voie de développement adaptée leurs conditions nationales.
S’il y a 60 ans, lors de la toute première tournée en Afrique du Premier Ministe chinois Zhou Enlai, on assistait à un premier réveil de l’Afrique qui l’a amenée à l’indépendance politique, il est clair qu’aujourd’hui un nouveau grand réveil de l’Afrique, fondé sur l’indépendance économique, est déjà à l’œuvre. De plus en plus de pays africains sont conscients que le prétendu modèle de bonne gouvernance imposé à l’Afrique n’a pas pu apporter la paix, le développement et le bonheur aux peuples africains. Plus que jamais ils sont déterminés à prendre en main leur propre destin.
Face aux changements inédits depuis un siècle que traverse notre monde ainsi qu’aux multiples défis qui se posent devant eux sur le plan tant national qu’international, nombre de pays africains sont engagés dans la recherche d’une voie de développement adaptée à leurs propres conditions. La Chine, quant à elle, travaille également à faire avancer le grand renouveau de la nation par la modernisation à la chinoise. Portant la vision d’un monde multipolaire égal et ordonné où tous les pays doivent avoir leur place et d’une mondialisation économique inclusive dont les fruits doivent bénéficier à tout un chacun, la Chine est un compagnon de route naturel sur lequel l’Afrique pourra toujours compter pour accélérer son développement tout en maintenant son indépendance, car plus que tout autre pays, la Chine souhaite voir l’Afrique trouver une voie de modernisation à l’africaine qui conduise à son émergence collective et lui apporte paix et prospérité.
La Chine et l’Afrique sont unies par une coopération mutellement bénéfique qui a su et saura encore répondre aux besoins réels des peuples.
Au cours des dernières décennies, notamment depuis la création du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) il y a 24 ans, la Chine et l’Afrique ont ensemble accompli des réalisations historiques dans leur coopération, ce qui a non seulement contribué au bien-être des populations, mais aussi créé un effet d’entraînement qui a conduit la communauté internationale à accroître leur investissement sur le continent.
Dans le nouveau contexte, comment faire avancer la coopération sino-africaine pour qu’elle reste en phase avec le temps, réponde mieux aux aspirations des populations et continue d’être à la pointe de la coopération internationale, ce sont les questions auxquelles la Chine et l’Afrique ont à répondre ensemble.
Cette année, le FOCAC se réunira de nouveau en Chine. Ce sera une belle opportinuté pour les pays membres de mener en profondeur leurs discussions autour des sujets d’intérêt commun, y compris sur le renforcement de l’échange d’expériences en matière de gouvernance, afin de mieux identifier des voies et moyens efficaces pour accélérer leur modernisation. Il est certain que la nouvelle session de ce Forum plein de vitalité permettra d’ouvrir de nouveaux horizons à la coopération sino-africaine en la portant à un niveau plus élevé, et donc de traduire davantage en réalité la vision d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique encore plus solide que partagent les dirigeants chinois et africains.
L’Afrique est le continent d’avenir. Le déplacement du Ministre chinois des Affaires étrangères montre d’une manière convaincante que la Chine et l’Afrique, de vrais amis et de bons partenaires, ont toutes les possiblités de faire du 21e siècle le siècle de leur développement et de leur redressement. C’est un courant historique que personne ne saurait arrêter.
Yi Da, spécialiste aux relations internationales basé à Beijing
Lire aussi : Tribune : Promouvoir le partenariat Chine-Afrique dans le but d’assurer un développement partagé