En déclarant le fichier électoral fiable suite au rapport final de l’audit remis à la CENI, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a été vivement critiquée par acteurs politiques et de la société civile togolaise.
Dans un communiqué du 24 novembre 2023, l’OIF fait une mise au point majeure. « Sa mission d’expertise au Togo était circonscrite exclusivement à l’audit du fichier électoral et non à l’audit de l’ensemble des problématiques liées au processus électoral de manière générale ».
Cette mise au point de l’OIF vise à clarifier sa mission réelle dans le processus de l’audit du fichier électoral. Elle a donc invité l’opinion togolaise à ne pas confondre son rôle dans ce contexte avec celui d’autres acteurs intervenant dans le processus électoral togolais. Face aux irrégularités dans le processus de recensement relevées par l’opposition, l’OIF affirme qu’« un audit de fichier électoral n’étant qu’une étape parmi tant d’autres de ce processus, elle ne saurait être tenue pour responsable de défaillances relevées lors de la période d’inscription des électeurs ».
Au regard des critiques dont elle fait objet, l’OIF martèle que « sa mission d’audit au Togo a été menée de manière transparente, impartiale et objective et selon des procédés techniques et scientifiques éprouvés, y compris auparavant dans de nombreux autres pays de l’espace francophone engagés dans des processus électoraux ».
Pour cet audit, l’institution francophone indique que cette mission a été menée par des experts qualifiés notamment : un informaticien, un juriste et un statisticien-démographe.
L’institution rappelle qu’elle a été sollicitée par lettre du 5 juin 2023 du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires. L’objet de cette sollicitation était de « réaliser un audit du fichier électoral ainsi que son assistance et son accompagnement pour la modernisation de l’état civil du Togo…La demande précise que cet audit ait été demandé à l’OIF, sur la base des recommandations formulées par les acteurs politiques et de la société civile togolaise, précisément à l’issue du dialogue politique qui s’est déroulé en 2021 au sein de la Concertation nationale entre acteurs politiques (CNAP) ».
En se basant sur le principe du contradictoire, l’OIF précise que « ce rapport ainsi mis à la disposition de la CENI peut faire l’objet de commentaires et/ou d’observations éventuels de la part des partenaires togolais. Les acteurs politiques nationaux intéressés peuvent dès lors prendre attache avec la CENI et, si besoin, faire valoir leurs objections et alternatives aux analyses techniques et scientifiques effectuées sur le fichier électoral par les experts de l’OIF ».
Dans ce communiqué, l’OIF affirme que son expertise en matière électorale fait autorité auprès de nombreux partenaires. Elle poursuit en ces termes : « les conclusions et recommandations de missions d’audit qu’elle a menées dans de nombreux pays membres, et mises en œuvre par ces derniers, ont significativement contribué à consolider les fichiers électoraux et à renforcer la confiance dans les processus électoraux de ces pays ».
L’audit du fichier électoral a été fait par l’OIF en octobre dernier, à l’issu du recensement des électeurs, du 29 avril au 14 juin 2023. Le rapport final de l’audit a été remis à la CENI, le 15 novembre 2023. Tout ce processus se trouve dans le cadre des prochaines élections législatives et régionales au Togo.