Pour participer à bâtir une industrie financière panafricaine, des services financiers plus inclusifs et robustes, l’édition 2023 AFIS (Africa financial industry summit) s’est ouverte ce mercredi 15 novembre 2023 à Lomé. Près de 1000 leaders de l’industrie financière, banquiers, assureurs, fintechs, opérateurs de marchés de capitaux et de mobile money, décideurs politiques et régulateurs prennent part aux travaux. La cérémonie d’ouverture a été marquée par une prise de position du président de la République Faure Gnassingbé face aux enjeux actuels.
« Construire une industrie financière africaine de classe mondiale : une opportunité à 1500 milliards de dollars », pour réinventer la finance africaine, c’est le thème retenu pour cette édition. Après l’édition passée consacrée aux crises et à leur gestion, le chef de l’Etat s’est réjoui de l’opportunité de ce nouveau thème.
En présentant la situation économique générale mais aussi celle de l’Uemoa et du Togo en particulier, Faure Gnassingbé estime que les perspectives sont optimistes pour l’Afrique : « depuis la pandémie, le dynamisme du secteur est extraordinaire. Entre 2021 et 2023, le nombre de FinTechs africaines a cru de 17%, et on en compte aujourd’hui plus de 600. Ainsi présenté, l’avenir semble prometteur ».
L’un des sujets économiques moins réjouissants évoqué par le chef de l’Etat est celui des notations souveraines. Pour Faure Gnassingbé ces notations « tendent à être systématiquement défavorables aux pays africains. Souvent, ces notations sont davantage influencées par la richesse des pays que par le risque réel de défaut. Ce « deux poids deux mesures » était frappant au cours de la pandémie de Covid-19. La plupart des pays développés n’ont pas subi de dégradation de leur note ce qui leur a permis de continuer à accéder au financement malgré une augmentation significative de leur endettement ».
L’autre constat amer évoqué par le chef de l’Etat est que depuis juin 2022 aucun pays africain n’a émis d’Eurobond. « Une conséquence directe de ce biais est, naturellement, l’augmentation du coût des financements privés pour les gouvernements africains », a-t-il ajouté.
En épinglant ces agences de notations, le président a évoqué le rôle crucial que le secteur privé est appelé à jouer surtout face aux enjeux climatiques. « La contribution du secteur privé sera critique dans le cadre de la lutte contre le changement climatique comme le rappelait, Monsieur Sergio Pimenta, parce que d’ici à 2030, les besoins en investissements pour l’atténuation du changement climatique dans les économies émergentes et en développement sont estimés à environ, vous avez dit 2080 milliards, moi j’ai 2 000 milliards de dollars par an. Et 80 % de ces besoins en investissements devront être financés par le secteur privé ».
Tout en évoquant la nécessité de véhiculer une vision à long terme, Faure Gnassingbé a motivé les raisons de la Feuille de Route Togo 2025, destinée à servir à la fois de guide stratégique et de banque de projet.
Pour finir sa prise de parole, c’est la fibre panafricaine qui a pris le dessus. Le président de la République a rappelé l’importance de l’appropriation par l’Afrique de son narratif. « C’est dans cette perspective que le Togo s’engage depuis longtemps dans la construction et la concrétisation de l’unité panafricaine ».
En rappelant le rôle géostratégique que l’Afrique est appelée à jouer sur l’échiquier international grâce à toutes ses ressources, Faure Gnassingbé s’est réjoui du fil d’Ariane qu’est devenue la coopération africaine.
La 3è édition de l’Africa financial industry summit (AFIS), c’est deux jours de travaux en vue d’élaborer des solutions concrètes aux nombreux défis posés au secteur pour une industrie financière panafricaine.