Une nouvelle fois, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) est encore montée au créneau. Une nouvelle fois, elle ne ménage pas les opérateurs de téléphonie, fournisseurs d’accès internet (FAI).
C’est à travers un communiqué en date de ce 10 octobre que le régulateur togolais a tenu à rappeler : « que le recours de la population au service wifi zone est principalement dû (i) aux tarifs prohibitifs des forfaits internet mobile pratiqués par Togo Cellulaire et Moov Africa Togo, (ii) à l’absence d’offres internet fibre à domicile adaptées aux populations à faibles revenus. »
S’opposant à la décision de Togocom d’opérer des « coupures massives et abusives », l’ARCEP rappelait déjà à l’ordre les fournisseurs d’accès internet (FAI) en réaffirmant le caractère licite du service wifi zone. C’était en février 2023.
Véritable avocat défenseur du consommateur togolais « l’ARCEP a toujours dénoncé le niveau très élevé des tarifs pratiqués par les opérateurs au Togo. A titre d’illustration chez Togocom, l’offre de 100 FCFA ne donne droit qu’à 40 Mo valable 1 jour alors qu’au Ghana voisin, l’offre de 105 FCFA, donne droit à 600 Mo valable 4 jours soit un volume 15 fois plus généreux et 4 fois plus de durée de validité qu’au Togo. Autre illustration, l’offre de 500 FCFA de Moov Africa Togo donne droit à 400 Mo valable 3 jours alors que l’offre de 535 FCFA au Ghana, donne droit à 3200 Mo valable 15 jours et en Côte d’Ivoire, l’offre de 500 FCFA donne droit à 1500 Mo (1,5 Go) valable 7 jours », fustige le communiqué avant d’ajouter : « Pour ce qui est de l’Internet fixe, le tarif de base de 15 000 FCFA par mois pour 50 Mbps proposé par les FAIs pour la fibre à domicile (FTTH) est inabordable pour la majorité des ménages togolais. »
Le souhait de l’ARCEP est de permettre aux exploitants de wifi zone d’exercer légalement leurs activités, de mieux les protéger. Elle a ainsi soutenu que « le service wifi zone est encadré par le régime de la déclaration et a donc invité ceux-ci à se déclarer auprès d’elle afin d’obtenir un certificat d’enregistrement. »
« Toutefois, nuance l’ARCEP, ce régime ne permet pas de déployer un véritable réseau de type opérateur qui relève du régime de la licence. En revanche, les abonnés ayant souscrit à une offre à but privé ou commercial ont le droit d’installer des équipements électroniques à faible puissance pour améliorer la couverture et la qualité du signal wifi. »
L’ARCEP a une solution immédiate, c’est « d’amener les FAIs et les opérateurs mobiles à faire des offres internet généreuses qui tiennent compte du pouvoir d’achat de la majorité de la population et des nouveaux usages. »
l’ARCEP incite vivement à proposer des offres mobiles en entrée de gamme de 1,5 Go à moins de 500 FCFA avec une validité de 15 jours minimum et de nouvelles offres FTTH plus diversifiées et adaptées aux populations à faibles revenus.
Togocom est invitée à revoir ses offres pour l’activité wifi zone et à cesser immédiatement les coupures abusives. Les exploitants de wifi zone, eux invités à se conformer aux dispositions réglementaires.
Le public peut contacter le centre d’appel de l’ARCEP au numéro 8000 pour d’éventuelles informations complémentaires.