La situation sociopolitique au Niger et le rapport de la réunion des chefs d’Etat-major des pays de l’organisation sous-régionale, tels sont entre autres les sujets qui ont évoqués lors de la 52ème session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ce jeudi 10 août à Abuja au Nigeria.
Le président de la République togolaise, Faure Gnassingbé a rejoint ses homologues ce jour pour prendre part aux travaux. Si l’homme est effacé de nature, sa présence à une rencontre aussi capitale, à la croisée de mille et un enjeux “n’est pas rien”.
Sur fond de médiation togolaise, la solution à plusieurs crises est intervenue sur le continent. Point besoin d’en faire la litanie. Et manifestement, la recette togolaise tient presque toujours à des négociations entamées dans le plus grand secret et à l’abri des projecteurs. Tout à l’image de la personne de Faure Gnassingbé. Et a contrario des bruits retentissants que l’on entend. Puisque, d’ores et déjà, beaucoup de choses sont supputées, sont racontées et abondamment relayées quant à une « éventuelle médiation togolaise » déjà entamée. Toute chose qui contraste avec la discrétion togolaise attestée par son silence officiel depuis le putsch du 26 juillet à Niamey.
Vrai ? faux ? une médiation togolaise déjà en branle ? Ce qui est certain, les arbitrages réussis successivement font de Faure Gnassingbé, une pièce maitresse dans le jeu politique et géopolitique qui a cours au Niger.
Le pays de Faure est habitué à jouer un rôle helvétique d’acteur neutre. Le dossier brûlant soudanais déjà sur la table, le Togo s’apprêterait-t-il à en ajouter celui nigérien, l’un des plus complexes avec tous les nœuds gordiens qu’il comporte ?
Au passage, il faut noter que face à cette crise ces derniers jours, plusieurs tentatives de médiations -officieuses et officielles – sont en cours, notamment celle menée par la diplomatie américaine, des groupes religieux nigérians, etc.
Tout en clamant les vertis du dialogue et de la médiation, la Conférence des chefs d’État de la Cedeao de ce jour a décidé de l’activation ou de la mobilisation d’une force validée par la récente réunion des Chefs d’Etats majors de la sous-région. Mais, elle a été muette sur les suites de son ultimatum expiré il y a plusieurs jours. Voilà quelques signes d’une possible divergence, mieux, d’une cacophonie dans ce concert des chefs d’Etat de l’organisation ?