Les caméras assistées par l’intelligence artificielle (IA) installées dans les tours de surveillance à la frontière sud des Etats-Unis peuvent détecter des “objets d’intérêt” à des kilomètres de distance, ce qui, selon les critiques, poussera les migrants à s’enfoncer davantage dans le désert dangereux, a rapporté lundi le journal The Guardian.
Une nouvelle carte montre plus de 300 tours de surveillance existantes et 50 en projet le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, a indiqué le quotidien britannique, citant l’Electronic Frontier Foundation, une organisation à but non lucratif qui se consacre à la protection du droit à l’intimité numérique, à la liberté d’expression et à l’innovation.
Les tours de surveillance, développées par l’entreprise de défense technologique Anduril, fonctionnent jour et nuit et utilisent l’IA pour détecter des “objets d’intérêt” tels que des êtres humains ou des véhicules, précise l’article, notant que les caméras font des panoramiques à 360 degrés et peuvent détecter des personnes à une distance de 2,7 km.
Selon les critiques, la stratégie de “prévention par la dissuasion” poursuivie par plusieurs administrations américaines a poussé les migrants à traverser les déserts et les montagnes, entraînant la mort ou la disparition de milliers d’entre eux, a indiqué le quotidien.
“Les restes de près de 10.000 migrants ont été retrouvés par les patrouilles frontalières au cours des 25 dernières années”, a-t-il précisé.
Les tours de surveillance en Arizona ont été significativement corrélées à l’augmentation du nombre de décès de migrants parce qu’ils ont emprunté des itinéraires plus longs à travers le désert pour éviter d’être détectés, indique l’article, citant une étude de l’Université de l’Arizona. Fin
Xinhua