Le projet de Promotion de l’assainissement inclusif de centres urbains au Togo (PAICUT) a été officiellement lancé ce mardi 14 mars à Lomé. C’est le ministre de l’Eau et de l’Hydraulique villageoise, M. Bolidja TIEM qui a présidé la cérémonie, en présence de plusieurs personnalités dont le représentant pays de la Banque africaine de développement (BAD), du directeur général de SP- eau, des maires des centres urbains des cinq régions et maritimes.
Dans le cadre du PAICUT, 9 centres urbains vont être dotés de programme de développement d’assainissement (PDA) et de projet d’investissement pour les actions prioritaires. Il s’agit de Dzrekpo centre dans la région maritime, Kati, Avetonou, et Zogbegan dans les Plateaux, Sokode dans la Centrale, Atchangbadè et Sara à Kara et Sagbibou, Biagou & Batebogou et Boade centre dans les Savanes.
Le ministre Bolidja TIEM a félicité la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Facilité Africaine de l’Eau pour leur initiative, qui vient en appui aux efforts déjà consentis par le pays, à faire avancer de façon notable l’agenda de l’accès durable à l’eau potable et à un assainissement de qualité au Togo.
“L’accès aux services d’assainissement est l’un des défis majeurs pour notre pays. En effet, selon les enquêtes MICS, 2017 au Togo, seuls 44,6% des ménages ont accès à une latrine améliorée, avec seulement 19,1% de ménages qui disposent de latrines améliorées non partagées. Ce taux est plus faible en milieu rural (20,8%). En milieu urbain, il est de 79.5%. La défécation à l’air libre est de 45,3% au plan national. Ce taux est plus élevé en milieu rural avec 66,7% contre 14% en milieu urbain. En matière d’hygiène des mains, seuls 20,3% des ménages disposent d’un dispositif de lavage des mains avec eau et savon” a relevé le ministre.
Financé par la Facilité africaine de l’eau grâce à la BAD, ce projet d’un coût global de 936 706 596 FCFA, a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des populations urbaines du Togo à travers la fourniture de services performants d’assainissement inclusifs et universels en matière de gestion intégrée des boues de vidange en milieu urbain.
D’une durée de 24 mois, PAICUT fait suite au projet de toilettes pour tous initié de 2013 à 2018 à Sokodé. Il est articulé autour de 3 composantes notamment l’amélioration de la chaine de valeurs de l’assainissement à Sokodé et de ses environs ; la préparation des projets d’investissement visant la mise à l’échelle du TTS dans 9 centres urbains et la gestion de projet
A l’horizon 2025, le gouvernement veut atteindre un taux d’accès des ménages aux latrines améliorées à 70% ; le taux d’accès aux ouvrages d’évacuation des eaux usées de 15% en milieux semi-urbains et rural et 37% en milieu urbain. Quant aux personnes touchées par les dommages liés aux eaux de ruissellement pour 100 000 habitants, elles seront réduites de 1350 à 850 personnes.
Pourquoi PAICUT
Entre autres, le projet va favoriser la productivité agricole, la préservation de l’environnement et de la ressource en eau, la prévention des catastrophes naturelles telles que les inondations, l’amélioration du cadre et du niveau de vie des populations, gage d’une meilleure santé des populations.
“Ce projet va consister à renforcer la station de traitement de boues de vidange à Sokodé que la Bad avait construit et préparé les documents pour les travaux dans 9 autres centres urbains. L’agence d’exécution c’est la société de patrimoine eau et assainissement en milieu urbain et semi-urbain, au sein de laquelle nous avons mis en place une cellule d’exécution du projet qui sera appuyé par un comité technique composé des représentations des ministères sectoriels comme la santé, l’urbanisme… bref toutes les parties prenantes du secteur de l’assainissement” a fait savoir le directeur général de SP-eau, Samba Koubonou.
Comme bénéfice, les populations des villages voisins de la station de traitement des boues de vidanges seront alimentées par l’eau potable du château d’eau, les maraichers utiliseront les sous-produits de l’assainissement comme amendement des sols agricoles.
Pour le représentant pays de la BAD, M. WILFRID ABIOLA, ce projet vise une sécurité hydrique en Afrique où il y a une utilisation et une gestion équitable et durable des ressources en eau pour une transformation socioéconomique de qualité.
Il faut relever que le projet sera exécuté par la SP- EAU, concessionnaire de l’assainissement des eaux usées domestiques en milieux urbain et semi urbain, avec l’appui d’un comité technique de pilotage composé des membres des autres acteurs du sous-secteur de l’assainissement.