L’association CASCAD Togo et le comité d’organisation du Festival Emomé’Art viennent de lancer ce vendredi 29 avril, et ce pour la quatrième année consécutive, le festival Emomé’Art. Les activités marquant le début de ce festival ont été ainsi lancées à travers une conférence de presse animée au centre culturel Level à Lomé.
Le Festival international d’Art de la performance et d’art plastique, va du 29 avril au 08 mai 2022 avec pour thème « Patrimoine, mémoire et identité ».
Les activités tournent autour de la performance, de l’exposition, du spectacle, de conférence débat, des rencontres d’échange et du tourisme.
Cette rencontre artistique, qui se tiendra à Lomé et à Kpalimé, verra la participant de plus de 20 artistes plasticiens et performeurs venu du Ghana, du Bénin, de la Belgique, de la France, de l’Allemagne, du Pays Basque, du Congo, de la Pologne, de la Côte d’Ivoire, d’Israël, du Luxembourg et du Burkina Faso.
Pour le promoteur, Agboka kossi Apeli alias Ras Sankara, artiste plasticien, performeur, président de l’association cascade Togo, cette quatrième édition, et qui se déroule à l’occasion des 62 ans de l’indépendance du Togo est une aubaine et cadre avec le thème qui allie le patrimoine, mémoire et identité. « Le festival regroupe 12 nationalités pour célébrer cette rencontre internationale, l’art de la performance. Cette année, particulièrement, le festival est axé sur la transmission et donc nous allons transmettre ce que nous savons faire de l’art de la performance à la nouvelle génération », a-t-il fait savoir le promoteur.
Selon Patrick kodjo Agbowandan, originaire du Togo et vivant au Burkina Faso depuis plusieurs années, artiste plasticien, représentant du festival le Cap Ouaga et directeur de l’Espace Mouvement d’Artiste Sans Frontière trouve que ce festival « est un projet très noble et qui peut aller très loin et peut apporter un plus à la culture togolaise ». Pour lui, l’objectif est d’éveiller la mentalité des gens, de leur faire une décolonisation intellectuelle et donc de faire un retour à la source. Il veut apporter au cours des 8 jours d’activités d’apporter son expertise, son savoir-faire aux artistes de son pays et croit fermement que le festival ira très loin.
L’art de la performance selon le promoteur fait partie des arts visuels et la performance, c’est un art corporel qui se définit à travers le mouvement corporel. « Ce n’est ni de la danse ni de la comédie, mais c’est un art de transe. Beaucoup le considèrent scénique parce que ce sont les moments présents qui comptent pour la performance et ce qui en reste beaucoup pour cet art, c’est les photos ou les vidéos » rapporte-t-il.
Au Togo, cet art est depuis des temps ignorés parce que plusieurs personnes pensent que cet art n’est pas prometteur, mais à voir aujourd’hui le travail qui se fait sur le plan international cela donne envie de le faire et de le créer. C’est un art engagé socialement et politiquement et aujourd’hui cet art rentre dans les galeries et sur des festivals.
Le concept Emomé’Art est né en 2016. Il est contraire de l’art plastique et visuel qui est exposé dans les galeries et qui crée un vide entre la population et des personnes qui ne peuvent pas s’offrir un tableau d’un million et entre les personnes nantis qui ont de l’argent pour acheter des œuvres. Mais Emomé’Art, c’est de décoder, de faire sortir ce mythe que l’art plastique, l’art visuel est fait pour des élites, pour être ramené dans la rue et faire corps avec la population.