Au 19e siècle à la Havane (Cuba), la société secrète Abakua, une confrérie cubaine uniquement masculine a été importée sur l’île par les esclaves originaires de la région du vieux Calabar entre le Nigéria et le Cameroun. Avec la pandémie de la Covid19, le niveau de spiritualité a accru, rapporte “Africa News”.
“En raison de la pandémie nous avons beaucoup grandi, nous avons beaucoup plus la foi”, déclare Juan Ruiz Oña, le Yamba, chef spirituel d’un temple de Matanzas, à 100 km à l’est de La Havane.
A genoux, les yeux bandés, cinq jeunes hommes écoutent des bénédictions en yoruba, langue apportée à Cuba par les esclaves africains il y a plus de quatre siècles. Ils jurent d’être courageux, respectueux, honnêtes, bons parents, enfants ou amis : ils sont de nouveaux fidèles abakuas, ce culte cubain unique en Amérique latine.
Quelques 130 confréries abakuas, composées uniquement d’hommes, sont recensées à Cuba. Elles ont avec le temps perdu leur caractère secret mais pas leurs principes sacrés, comme l’entraide entre “frères” dans la foi.
“Dans cette pandémie, qui dure depuis plusieurs années maintenant, nous avons essayé de soutenir nos frères, certains ont été malades, d’autres sont morts”, explique Juan Ruiz Oña. Dans le même esprit qu’il y a 200 ans, l’objectif des Abakuas est d’aider chaque homme, chaque enfant, chaque personne âgée”, dit-il.
Les sociologues estiment qu’aujourd’hui 85% des 11,2 millions de cubains se disent croyants, souvent de cultes syncrétistes entre croyances africaines et chrétiennes, mais pas forcément pratiquants.
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