Le bâtiment de l’observatoire des transports terrestres inauguré ce mardi 16 novembre par le ministre des transports routiers, aériens et ferroviaires, Affoh Atcha-Dédji est le fruit de la coopération entre le Togo et l’Union européenne.
Le Togo veut devenir à l’horizon 2030 une plateforme émergente de transport et d’échanges commerciaux dans la sous-région en s’appuyant notamment sur sa position géographique et ses opportunités d’investissement. Pour donner corps à son ambition, le Togo a mis en place une politique nationale des transports pour servir de levier de développement économique et social. Sa mise en œuvre confiée à l’observatoire nationale, ce dernier est appelé à abattre un travail de bulldozer pour aplanir tous les obstacles qui empêchent le développement des infrastructures routières.
Le volet Togo du Programme régional d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports en Afrique de l’Ouest, financé par l’Union européenne pour 38 000 000 euros, a financé la construction de ce bâtiment. A travers ce financement, l’UE a à cœur la gouvernance dans les transports, une notion prend en compte deux domaines d’intervention à savoir : l’appui à la pérennité (lutte contre la surcharge et gouvernance de l’entretien routier) et l’appui à l’amélioration de la fluidité (facilitation et gestion) des corridors routiers régionaux. Car, selon le partenaire européen, « ces deux domaines concourent de manière convergente à assurer de meilleures conditions d’accessibilité et de mobilité des personnes et des biens entre les États de la région, et donc à l’intégration régionale et le développement pérenne des échanges. »
Obstacles dans les transports routiers
Le sous-secteur des transports routiers est appelé à relever plusieurs défis, malgré les efforts des pouvoirs publics ces dernières années. Entres autres obstacles, on citera : l’insuffisance des ressources nécessaires à l’amélioration de la qualité des infrastructures routières, la vétusté du parc et l’absence de mécanismes de financement adéquats pour son renouvellement, le manque de professionnalisation du secteur, les insuffisances d’organisation et de régulation du système de transport public de voyageurs et de marchandises…A cela vient s’ajouter : le caractère diffus des informations sur les transports, ce qui ne permet pas une gestion rationnelle du secteur.
Ce n’est pourtant pas faute d’initiatives ou d’efforts ces dernières années. L’extension du réseau des infrastructures routières communautaires, la signature de textes communautaires sur la réglementation des transports routiers et la création de fonds d’entretien routier de 2ème génération, etc. et bien d’autres réalisations sont loin de juguler subitement ces handicaps. Et le gouvernement reste conscient qu’il faut redoubler d’efforts, car le constat est net et sans appel : la route reste le mode de transport qui mobilise plus de 90% du trafic interurbain. Et ceci en dépit du fait que la qualité moyenne du réseau routier soit basse et que les coûts de transport soient très hauts.
Le prix du transport peut représenter jusqu’à 20% du coût des importations et 77% de la valeur des exportations en particulier pour les pays sans littoral et est en proportion deux à trois fois supérieure à celle de la plupart des pays développés, ce qui affaiblit la compétitivité et réduit le volume des échanges internationaux.
Dans cette situation, l’Observatoire national des transports va devoir jouer un grand rôle. Servir à collecter, analyser et diffuser toutes les informations relatives aux différents modes de transports sur l’ensemble du territoire. Ceci permettra d’orienter les différentes politiques et programmes du secteur des transports.
La cérémonie d’inauguration a eu lieu en présence de l’Ambassadeur de l’Union européenne au Togo, Joaquín Tasso Vilallonga.
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