À l’instar d’autres pays du globe, le Togo, pays francophone d’Afrique de l’ouest, voudrait augmenter rapidement et dans les années à venir, son couvert végétal qui a drastiquement baissé ces dernières années. L’on envisage de planter un milliard d’arbres dans les 10 ans à venir. C’est un objectif noble que tout le monde devrait soutenir. Mais une question cruciale se pose : Quels plants choisira-t-on dans le cadre de ce programme intensif de reboisement ?
Si l’on parle de reboisement des hectares de terre dégradés, c’est pour les restaurer pour les générations futures, afin que l’on puisse garantir ces espaces pour la productivité agricole, indispensable pour la sécurité alimentaire. Au cours du dialogue entre jeunes francophones sur le climat et la biodiversité organisé samedi dernier par Afrique Eco 2100, l’Association des jeunes engagés contre les changements climatiques (AJECC) et le Lobby des citoyens pour le climat (LCC-Togo), des participants ont évoqué cet aspect de la question.
« Quels plants va-t-on privilégier dans le cadre de ce programme intensif de reboisement ? », se sont-ils demandés. En effet, il y a des plants comme le Teck qui sont plantés juste pour leur exploitation immédiate après maturité. Cela ne résout aucunement le problème de déforestation, de désertification et de dégradation des terres.
C’est pour cela qu’ils demandent au gouvernement togolais et aux organisations de la société civile, de veiller à ce que les espèces agroforestières soient privilégiées. À quoi cela sert-il de planter des arbres qui disparaitront dans les cinq à dix ans à venir. On risque alors de se retrouver dans un piège infernal.
Dans nos localités, des espèces prisées par l’industrie du bois sont rapidement coupées, aux nez et à la barbe des agents forestiers, parfois aussi avec la complicité de certains parmi eux. Les spécialistes du ministère de l’Environnement et des Ressources forestières sont donc interpellés. À l’avenir il faudrait aussi apporter une meilleure régulation dans la coupe du bois d’œuvre.
Cet article est rédigé en collaboration avec l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques rendue possible grâce au soutien financier du gouvernement du Québec
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