Les syndicats du secteur de la santé au Togo ont tenu, ce mardi 03 novembre 2020, une conférence de presse à Lomé. A travers une déclaration liminaire qualifiée de « révolte du bon sens », les sept centrales syndicales du secteur de la santé, ont exprimé leur exaspération sur la passivité de leur ministre de tutelle, prof Moustafa Mijiyawa, concernant les réformes urgentes à opérer dans le domaine de la santé.
Le 20 février 2019, les conclusions des travaux d’avril 2018, entre le gouvernement togolais et les syndicats de la santé, ont été transmises au gouvernement avec une rentrée entre les deux parties le 23 juillet 2019 à la primature. Par la voix du premier ministre d’alors, Komi Selom Klassou, le gouvernement a validé les recommandations du rapport des travaux et promis leur mise en œuvre.
« Malheureusement, nous constatons une légèreté et un mépris dans la prise en compte de nos préoccupations par le ministre de la Santé », s’indignent les syndicats de la santé au Togo. Lors des échanges, 27 octobre dernier, entre les syndicats et le ministre prof Moustafa Mijiyawa, l’indignation des syndicats « a été réconfortée par le caractère dilatoire des réponses données notre ministre de la Santé », éprouvent les syndicats.
« Nous nous adressons à notre ministre de tutelle (Moustafa Mijiyawa)… Il faudrait qu’on prenne les choses au sérieux, c’est des urgences… Les résultats stériles qui sortent de nos rencontres laissent à désirer… Nous ne pouvons pas aujourd’hui comprendre le fait que celui là qui comprend mieux nos problèmes ne puisse pas nous satisfaire », a affirmé Nathalie Bamana Togbé, anesthésiste au CHR Tsévié, présente à la conférence.
Suite à la crise sanitaire de Covid-19, les syndicats de la santé ont soumis quatre principales doléances, notamment la motivation de tous les agents de santé à travers une prime spéciale Covid-19, la protection du personnel soignant dans le contexte de la Covid-19, le renforcement de l’effectif d’agents de santé à travers le concours de recrutement et la formation de tous les agents de santé à la prise en charge de la maladie. Toutes ces doléances, portées au ministre de la Santé, on été prises avec légèreté par le ministre.
« Notre ministre de tutelle (de la Santé prof Moustafa Mijiyawa) a bien annoncé en juillet 2019, 07 scanners pour les 06 régions sanitaires et la construction en cours des locaux devant abriter cet équipement et ce avant fin décembre 2019. Nous sommes en novembre et fin 2020, mais les promesses du ministre n’ont pas été ténues et nous nous interrogeons sur la valeur des promesses faites », a expliqué, lors de la rencontre avec les médias, Dr Gilbert Tsolenyanu, secrétaire général du Synphot (membre de la centrale syndicale).
Pour Rodrigue Hata Debataba, secrétaire général du Syndicat libre des agents de santé au Togo (Sylasto), « L’accès universel aux soins suppose un cadre adéquat. Il faut réhabiliter, construire et équiper ».
« Nous les femmes de la santé, allons briguer la barre. Nous allons le (ministre Moustafa Mijiyawa) dépasser et aller voir notre collègue femme, madame le premier ministre », a déclaré Nathalie Bamana Togbé.
Reconnaissants envers le président Faure Gnassingbé qui a rendu possible, l’assurance maladie (liée à la Covid-19) pour les agents de la santé, les syndicats du secteur interpellent le ministre Moustafa Mijiyawa pour des réponses concrètes à la prochaine rencontre du 10 novembre, tel que promis lors de la récente assise le 27 octobre dernier.
Qu’adviendra-t-il si les échanges du 10 novembre prochain n’aboutissent au concret ? Irons-nous vers une grève ? Les interrogations restent ouvertes.
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