Dans un entretien avec le site ineteconomics, le Pr Kako Nubukpo, Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l’Université de Lomé au Togo, et ancien Ministre de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques du Togo, revient sur l’impact économique et social de la crise du COVID-19 au Togo.
Pour l’économiste, le Togo, dans la lutte contre la Covid-19, a choisi de faire le confinement par région. Il précise qu’à l’intérieur de chacune des régions il était possible de circuler mais d’une région à l’autre il était interdit de circuler, rapporte le site.
Le Gouvernement a interdit la circulation des motos-taxi ‘’Les Zémidjans’’ mais il s’est posé un problème d’arbitrage douloureux entre le fait de rester confiné, ce qui permettait normalement de réduire les risques de contamination et l’impératif pour des populations qui ont très peu de filets de sécurité sociale, de sortir de chez eux pour effectuer des activités génératrices de revenus, analyse-t-il.
Il relève qu’au Togo, la majorité des actifs sont dans le secteur informel et n’ont pas de revenus mensualisés mais plutôt des revenus journaliers. Ce qui empêche le Gouvernement à ne pas appliquer dans les faits l’interdiction de circulation des motos-taxi, eu égard aux risques manifestes de trouble à l’ordre public que cette mesure pouvait engendrer dans un pays dont le dynamisme économique dépend beaucoup de ces Zémidjans, mode de transport plébiscité quoique dangereux, car peu coûteux et permettant aux différents marchés de Lomé et de l’intérieur du pays.
La fermeture de certaines institutions comme les universités, les lieux de Culte, les bars et restaurants, a permis selon l’économiste de réduire de facto la probabilité de contamination. Aussi le concours de la réduction des horaires au niveau de la fonction publique en optant pour des journées « continues ».
Hormis toutes ces mesures mises en place pour la lutte contre la pandémie, l’économiste relève que le Gouvernement a également mis en place un centre de santé spécifiquement dédié au Covid, a véritablement aidé le pays à réduire les cas de contaminations et de décès.
La réponse togolaise au Covid via le canal direct de transferts de ressources (initiative « Novissi ») valide le fait que d’avoir travaillé en amont sur les circuits de micro-crédit et de transferts monétaires a permis au Gouvernement de répondre rapidement à des besoins financiers immédiats.
Les nombreuses campagnes d’information et de sensibilisation des populations sur le respect des mesures barrières et le caractère obligatoire du port des masques y sont certainement pour quelque chose, à côté de la fermeture des frontières terrestres et aériennes.
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