Suite au communiqué de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) du Bénin, annonçant la « suspension sans délai » de plusieurs sites d’informations en ligne dans le pays, Paradigm Initiative vient au créneau et se dit « profondément préoccupé par cette décision dont l’objectif est sans doute d’étouffer l’expression des opinions plurielles sur Internet au Bénin ».
Il invite, en conséquence le gouvernement a donné le temps nécessaire aux médias en ligne pour se conformer.
L’organisation lève un doigt contre les menaces de poursuites judiciaires faites aux journalistes des organes de presse en ligne pour violation de l’article 252 qui stipule que : « l’exploitation directe ou indirecte en République du Bénin à titre gratuit ou onéreux, d’un site Internet fournissant des services de communication audiovisuelle et de presse écrite destinés au public est subordonnée à l’autorisation de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication ».
Pour Emmanuel Agbenonwossi, chargé de communication, de Paradigm Initiative : « La décision de la Haac et ses exigences mettent en danger l’avenir des blogueurs et des médias diffusant des contenus en ligne au Bénin. Nous exhortons le gouvernement béninois à prendre des mesures appropriées pour garantir la liberté d’expression en ligne ».
Au Bénin, remarque-t-il, la liberté de la presse n’a cessé de se détériorer et a perdu 35 places depuis 2016, au Classement mondial établi par Reporters sans frontières (RSF) et surtout depuis l’arrivée au pouvoir du président Patrice Talon.
Pour ce faire il exhorte le président béninois Patrice Talon au respect des engagements internationaux pris par le Bénin en matière de droits humains en général et des droits numériques en particulier car comme le dit-il « aucun pays n’a connu un tel recul ces dernières années ».
Pour précision, Paradigm Initiative (PIN) est une organisation à but non lucratif qui favorise l’inclusion numérique par les TICs. Elle défend les droits numériques en Afrique et œuvre au renforcement des droits numériques et l’inclusion numérique en Afrique.