06 juin 1966 – 06 juin 2020. Le temps a passé. Tout calcul fait, le président de la République togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé entre de plein saut dans sa 54ème année. Ce n’est assurément pas la nouvelle du siècle, ni la préoccupation majeure d’une population tourmentée par la maladie à coronavirus. Tout de même, ce n’est pas un évènement banal. Ce qui anime à s’appesantir sur cette journée unique et sur la vie et le parcours de celui pour qui, cette journée reste une journée pas comme les autres. Qui est l’homme ? Par son leadership à la tête du Togo, est-il parvenu à faire oublier ces prédécesseurs ?
Faure Gnassingbé est né le 06 juin 1966 à Afagnan au Togo. Depuis 2005, année du décès de son père, Gnassingbé Eyadema, il occupe la fonction suprême.
Un parcours tracé
L’homme politique togolais est titulaire d’une licence d’économie et gestion de l’université Paris-Dauphine et d’un MBA de l’université George Washington. Il a commencé sa carrière politique en tant que député pour la circonscription de Blitta, sous l’écusson du Rassemblement du peuple togolais (RPT). Dans la foulée, Faure est nommé ministre des Travaux publics, des Mines et des Télécommunications au sein du gouvernement de Koffi Sama, le 29 juillet 2003.
Un président préparé
Au Togo, il ne fait aucun doute que Faure Gnassingbé a été progressivement préparé pour présider un jour à la destinée du pays. Son chemin avait-il été réellement tracé par son père, ou était-ce la volonté divine comme estiment ceux qui ne croient pas au hasard ? Dans tous les cas, on se souvient qu’en décembre 2002, feu président Gnassingbé Eyadema avait fait amender la Constitution du pays, avec entre autres mesures, l’abaissement de l’âge requis pour être président. De 45, il est tombé à 35 ans, âge qu’avait Faure Gnassingbé à cette époque. Ceci aurait permis à ce dernier de se présenter même à l’élection présidentielle de 2003, au cas où son père ne serait plus apte à diriger. Ce qui arrivera deux (02) années plus tard.
Prêt à voler de ses propres ailes
A la suite du décès de son père, Faure Gnassingbé devient président de l’Assemblée nationale et en quelques heures, président de la République. Mais, pressé par l’opposition, l’Union africaine (UA) et la communauté internationale, il renonce au poste jusqu’au terme du mandat normal de son père et annonce une élection dans les 60 jours. Le 25 février 2005, il se porte candidat à l’élection présidentielle et gagne avec 60,6% des voix. C’est le début d’une aventure parsemée d’embûches et de succès. Il sera réélu en 2010 avec 60,9% ; en 2015 avec 58,75% des suffrages exprimés et en 2020 avec 70,38%.
Réalisations socioéconomiques
Par-dessus tout, le chef de l’Etat et ses collaborateurs œuvrent depuis 2005 pour améliorer les conditions de vie et de travail des Togolais. Les populations (surtout rurales), longtemps laissées pour compte, ont repris du poil de la bête grâce aux projets mis en place. Entre autres, on peut citer : le programme de transferts monétaires trimestriels qui va toucher 140.000 ménages vulnérables des 209 cantons les plus pauvres du Togo d’ici 2021; le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage des risques (Mifa SA) qui, au titre de l’année 2019, a accordé plus de 08 milliards de francs CFA aux agriculteurs; le Fonds national de finance inclusive (FNFI) qui octroie des crédits allant jusqu’à 05 millions de francs CFA; les Filets sociaux et services de base (FSB) et le projet d’opportunités d’Emploi pour les jeunes vulnérables (EJV), le Projet d’appui au secteur agricole (Pasa) financé à hauteur de 26 milliards de francs CFA et qui permet de donner plus de visibilité au système des offres et d’offrir aux producteurs des garantis pour leurs produits; School Assur qui a permis d’assurer plus de 1,7 million d’élèves de 2017 à fin janvier 2019 ; les cantines scolaires démarrées en 2008 dans les 05 régions et qui ont permis d’offrir 82,5 millions de repas chauds à 91.666 élèves répartis dans 304 écoles, etc.
Sur le plan éducatif, le chef de l’Etat a rendu gratuits les frais de scolarité au préscolaire et au primaire. Immédiatement, les effectifs des enfants du préscolaire sont passés de 86.680 en 2012-2013 à 155.739 en 2017-2018, ce qui correspond à un taux d’accroissement moyen annuel de 12%.
Il a assaini le climat des affaires. Ce qui a valu au pays d’être classé première nation réformatrice en Afrique et 3ème dans le monde. Il a inscrit les jeunes et les femmes au cœur de sa politique avec notamment la construction des Maisons des jeunes et des femmes, la réservation du quota de 25% des marchés publics exécutables aux jeunes, la création des incubateurs de créativité pour les jeunes, la création du Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (Faiej), le Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs (Paeij-SP), etc.
Dans le domaine de la santé, des actions ont été entreprises et favorisent aujourd’hui l’accès des populations aux soins de santé de qualité. Dans son nouveau mandat, le chef de l’Etat, comme mentionné dans ses engagements, compte, entre autres, installer cinq (05) cliniques mobiles par région, doter chaque Centre hospitalier régional d’un scanner, construire 06 centres de santé mère-enfant, implanter une banque de sang dans chaque région, rendre gratuit le vaccin contre le cancer du col de l’utérus, etc.
Tout n’est pas parfait….
Comme tout parti politique, l’Union pour la République (Unir) et son leader, Faure Gnassingbé, ne sont pas aimés par tout le monde. Certains lui jettent la pierre pour avoir simplement hérité d’un patronyme. Ceux-ci voient en lui, à tort ou à raison, les longues années de règne de son père. D’autres, face à certaines attentes légitimes des Togolais et aux défis permanents que le pays doit continuer à relever, estiment que tout reste à faire. Cependant, au regard de toutes les actions et innovations réalisées, des transformations profondes observées dans divers secteurs de la vie au Togo, peut-on en toute objectivité dire que ce pays n’est sur une bonne voie ? Faure Gnassingbé n’est-il pas un bon président ? L’histoire nous le dira. Aujourd’hui, nous ne pouvons que souhaiter joyeux anniversaire au chef de l’Etat dont le leadership est reconnu dans le monde. Nous lui souhaitons une bonne santé, la force et la sagesse pour continuer à œuvrer pour le bonheur de tout le peuple togolais.
Augustin Akey