Le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, Badanam Patoki a présidé mercredi 03 juin 2020 à Lomé, une rencontre avec les directeurs généraux des établissements de crédit sur le financement bancaire du secteur agricole.
« Le secteur est sous-financé malgré son importance dans le tissu économique et les actions initiées par le gouvernement. Les données disponibles indiquent qu’en 2019, seulement 0,2% du total des crédits bancaires a été accordé à ce secteur. Pourtant, il emploie 38% de la population active et contribue à 23% à la richesse totale créée dans le pays », a rappelé Badanam Patoki.
Ensemble, les participants ont évoqué les impacts de la pandémie, les nouvelles orientations stratégiques du gouvernement dans le cadre de la campagne 2020-2021 ainsi que la relance du secteur.
Pourquoi est-il si difficile de financer l’agriculture ? Pour la présidente de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Togo (APBEF), Odile Affonyo, les principales difficultés sont liées à « la méconnaissance du secteur agricole par les banques et certains organismes de financement , les difficultés à retracer la chaîne de valeur agricole et le manque de collaboration entre tous les acteurs, la non maîtrise des secteurs et du cycle de production agricole, la question de la rentabilité ou encore l’absence de professionnalisation et d’organisation des filières agricoles ».
Quant au directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Kossi Ténou, la mise en place du Mécanisme incitatif de financement agricole (Mifa) par l’Etat va « encourager les banques à accroitre leur financement. Lorsqu’on prend le chiffre de 2019, nous sommes environ 5% de financement de crédit bancaire au secteur agricole. C’est dire qu’il y a un effort qui est fait par les banques, mais cet effort demeure toujours insuffisant par rapport aux besoins énormes du secteur ».