La mort du jeune laveur d’autos à Avédji, Kpessou Agbende, abattu par un corps habillé – dans une embrouille que les enquêteurs n’ont toujours pas élucidée – a retenti comme un coup de cloche dans la cité togolaise. Et, elle continue par tarauder l’opinion publique, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), des organisations de défense des droits de l’homme et des opposants attentistes qui sont descendus dans l’arène, au lendemain de la tragédie, pour condamner vertement cet acte barbare qui n’est, selon eux, qu’un remake de toutes les injustices et outrances policières impunies au Togo.
Prenant la plume, la CNDH s’est indignée « face à ce décès impliquant les forces de défense et de sécurité ». Elle les appelle encore une fois à un « professionnalisme » indéfectible. Il va de soi que la « hiérarchie militaire et policière doit prendre la mesure de ces exactions récurrentes qui fragilisent la cohésion sociale ».
Pour le bien de l’enquête, elle invite la population au « calme et à la retenue » et exhorte les autorités « à faire aboutir les investigations afin de mettre à la disposition de la justice, les agents impliqués dans ce drame ».
Homicide volontaire
C’est par ces mots que la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) et l’Association des victimes de torture au Togo (Asvitto) qualifient cet acte volontaire d’un agent de la force publique sur un honnête citoyen : « Il s’agit d’un cas de flagrant délit d’homicide volontaire sur fond de manque de professionnalisme qui a toujours caractérisé nos forces de l’ordre et de sécurité qu’il faut corriger dans l’application des règles de maintien d’ordre », a repris savoirnews.
Les hommes politiques
Certains leaders de l’opposition n’y sont pas allés d’une main morte. Exemple de Me Dodji Apevon des Forces démocratiques pour la République (FDR) qui a argué que « c’est cette banalisation de la vie de nos concitoyens qui est la source de l’escalade des actes de violences, avec mort d’hommes constatés ces derniers temps ». Dans tout pays démocratique, dit-il, « les forces de défense et de sécurité ont pour vocation, de préserver la sécurité et l’ordre public et de veiller à la protection des individus, des institutions et des biens ».
Avis partagé (ou presque) par le président du Parti démocratique panafricain (PDP), Innocent Kagbara : « Aujourd’hui, nous attendons de nos policiers et de nos gendarmes, la plus grande déontologie. Des comportements qui ne sont pas acceptables ont été vus ou pointés. Elles doivent faire preuve d’exemplarité en toutes circonstances ».
Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame avait assuré que « cet incident grave ne restera pas impuni ». L’opinion attend de voir s’il joindra l’acte ou la parole. La balle est dans le camp du gouvernement.