L’Afrique de l’Est est dans une situation très délicate, car au problème de criquets ravageurs s’ajoutent d’autres crises qui risquent de faire basculer la région dans une situation humanitaire catastrophique. En plus de la pandémie du covid-19, la région subit sa pire invasion de criquets en 70 ans. A cela s’ajoute des pluies exceptionnelles qui ont engendré l’inondation. La situation est tellement préoccupante qu’elle a même suscité l’intervention de la Banque mondiale.
Avec les fortes pluies, les cultures qui sont sur le point de pousser n’auront plus qu’à être dévorées par les insectes. Les précipitations ont fait des centaines de morts, avec inondations, glissements de terrain, et destructions en tout genre et le lac Victoria atteint des niveaux jamais observés, constate RFI. Cyril Ferrand de la FAO reconnaît la gravité des événements. La situation est « très préoccupante et de plus en plus de nuées sont en train de se former, créant une menace sans précédent pour la sécurité alimentaire », décrit-il.
Et le choléra aussi se pointe
Tout cela se déroule à l’heure où le Covid-19 frappe violemment des économies fragiles et entrave l’action humanitaire. Dans un tel contexte, la vie devient plus compliquée pour les habitants. En Soudan du Sud par exemple, après un massacre ethnique et des centaines de morts le week-end dernier, le Comité internationale de la croix-rouge (CICR) dit avoir beaucoup de mal à intervenir à cause des restrictions imposées par le coronavirus. Plus intriguant, l’organisation prédit de nombreux morts supplémentaires, car les blessés ne pourront pas être soignés. L’Afrique de l’Est devra-t-elle s’attendre au pire ? Puisque le cercle vicieux s’agrandit. Les pluies ont déclenché une épidémie de choléra au Kenya, avec déjà plus de 500 malades.
Intervention de la Banque mondiale
Afin d’aider les populations à faire face à ces problèmes, la Banque mondiale débloque une enveloppe exceptionnelle de 500 millions de dollars pour combattre les criquets pèlerins. Cet argent ira principalement à l’Afrique de l’Est, touchée par une invasion d’insectes inédite. L’argent de l’institution ira directement aux familles, aux éleveurs, agriculteurs, à l’achat d’engrais et de graines ainsi qu’au financement des mécanismes de surveillance et d’alerte.