Agbéyomé Kodjo et Cie n’ont pas fini de faire parler d’eux. Flashback. Le 24 avril 2020, le président du MPDD, son directeur de campagne, Fulbert Attisso et l’ancienne coordinatrice de la C14, Brigitte Adjamagbo-Johnson furent remis en liberté après 72 heures passées au Service central de recherches et d’investigations criminelles (Scric). Sous quatre (04) conditions tout de même : obligation de se présenter aux convocations aussitôt qu’il en sera requis ; interdiction de quitter le territoire national sans autorisation expresse du tribunal ; de faire toute déclaration tendant à remettre en cause le dernier scrutin ; interdiction de tous propos qui pourraient saper l’ordre constitutionnel et institutionnel existant. Il n’aura fallu que trois (03) semaines pour jeter ces conditions – que la Dynamique a elle-même négociées – à la poubelle.
La dynamique Kpodzro et son candidat défient la justice dans un duel a priori déséquilibré. En balayant du revers de la main toutes les conditions préalablement établies, l’équipe qui sert de bouclier à Agbéyomé lui ouvre grandement les portes de la prison.
Première conférence de presse, première erreur
Le 14 mai, la Dynamique Kpodzro a organisé une conférence de presse et a, entre autres sujets, remis en cause les conditions de leur libération. Agbéyomé a tonné que « pour l’heure, personne ne peut m’enlever ma conviction que je suis le gagnant de l’élection présidentielle du février 2020 ». Violation de la troisième et quatrième condition.
Au cours de sa première comparution devant le doyen des juges d’instruction, l’ancien président de l’Assemblée nationale a été inculpé. Mais, pour faire cohabiter les libertés individuelles et la détention, le juge a évité son incarcération, l’a légalement placé sous contrôle judiciaire pour préserver – selon le bon sens – la sécurité publique et la sérénité de la suite de la procédure. Agbéyomé Kodjo n’est pas prêt à en faire autant.
Cette sortie médiatique a retenti sur la place publique. Son organisation a fait parler d’elle autant que son caractère provocateur. Agbéyomé Kodjo s’imagine-t-il que les instructions du juge ne sont, ni plus ni moins, que du baratin ? Quels sont les objectifs qui sous-tendent cette résistance ubuesque qui, elle-même, résiste à l’analyse.
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L’appétit politique du président autoproclamé aurait pris le dessus sur son instinct de survie et son envie de liberté. En tout état de cause, dans ce jeu de chat et de souris, l’arrestation d’Agbéyomé Kodjo est une épée de Damoclès qui, le cas échéant, mettrait probablement un terme à sa lutte politique.
Augustin Akey