Le journaliste camerounais, présentateur de l’émission « Archives d’Afrique » sur Radio France internationale (RFI), Alain Foka s’est récemment indigné des comportements ignominieux de quelques pouvoirs publics et journalistes occidentaux, tentant par des moyens subtils, de ternir davantage l’image du continent africain, même en cette période particulière.
« Je voudrais terminer ce programme (son émission) aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, en invitant certains confrères européens, certains journalistes français à un peu plus d’humilité, de modestie qui s’impose en cette circonstance inédite » a-t-il lancé d’entrée.
« Il est tout à fait incongru, lorsqu’on voit les errements, les interrogations, les loupés des dirigeants occidentaux face à cette pandémie, d’entendre certains ironiser sur des chiffres anormalement bas, rendus publics par certains pouvoirs publics en Afrique et de mentionner au passage la vétusté de l’état civil sur le continent et le nombre de travailleurs noirs, pardon, dans l’informel pour ainsi reprendre la formule censée être drôle d’un confrère sur une grande radio parisienne qui empêche qu’on ait des chiffres crédibles » a-t-il ironisé.
Chacun pour soi
« Chers confrères, pour l’instant, les chiffres les plus élevés et les plus crédibles sont au Nord. On en meurt – c’est vrai – en Afrique mais pas dans les mêmes proportions. Le jour où il y en aura beaucoup, si malheureusement cela devait arriver, nous saurons compter nos morts. Chez nous, on fait des deuils suffisamment vivants pour savoir mesurer la gravité de la situation ».
« On souhaite que l’Afrique soit épargnée ce coup-ci. J’espère que vous partagez aussi ce vœu et que vous n’avez pas besoin de vous consoler avec un chiffre plus tragique qu’ailleurs », Alain Foka n’en doute pas un seul instant.
Le moins qu’on puisse dire, c’est ce que ces affirmations, aux allures d’un coup de gueule, ne sont ni fortuites ni amicales.