Alors que le coronavirus continue sa propagation, Christian Kazumba (15 ans d’expérience professionnelle à des postes de Direction, dont 07 au Maroc, au Burkina Faso, au Mali et au Togo) propose des solutions pour arriver redresser les modèles de développement des pays africains comme l’indiquent nos confrères de financialafrik.
Au lieu de s’apitoyer sur leurs sorts face à cette pandémie qui sévit depuis quelques semaines, ce dernier dresse un plan qui selon lui pourrait être bénéfique pour les Etats africains.
Les sept ans d’expérience professionnelle en Afrique le conduisent à penser que « cette crise impactera durablement et sensiblement la situation économique et sociale au sud du Sahara ».
Rappelant qu’avec 54 pays, plus de 30 millions de kilomètres carrés, des régimes où les alternances démocratiques se confirment avec force et d’autres où elles peinent à voir le jour, Christian Kazumba pense que l’Afrique est loin de constituer une masse homogène. Ainsi, d’un point de vue économique, de très fortes disparités peuvent être soulignées.
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A titre exemple :
– l’endettement, symbolisé par le ratio « dette / PIB », du Mozambique et du Soudan dépasse très largement les 100 %, alors qu’il se situe à moins de 25 % au Nigéria et en RD Congo.
– si le secteur du tourisme représente 25 % du produit intérieur brut au Cap Vert, il éprouve les pires difficultés à se hisser au-delà des 3 % au Bénin.
En conséquence, tenter d’anticiper de manière globale les incidences du coronavirus sur les économies d’Afrique noire lui semble constituer une grave erreur d’appréciation. Pour ce qui concerne les pays riches en matières premières, il avoue que son sentiment oscille entre grande crainte et espoir démesuré. En effet, leur économie se caractérise principalement par une sensibilité très forte aux chocs exogènes et leurs recettes budgétaires restent fortement corrélées à la fluctuation des cours des produits de base.
Tel est le cas, notamment, du Congo-Kinshasa pour lequel :
- Plus des 90 % des exportations sont constituées par des matières premières non transformées sur place (cuivre et cobalt en particulier). Cette statistique démontre la grande faiblesse de la production manufacturière locale.
- 40% de ces exportations prennent la direction de la Chine, dont la demande pourrait accuser un sévère ralentissement à court et moyen terme.
Par ailleurs, les vagues de licenciements, qui menacent de déferler prochainement sur les pays occidentaux, pourraient freiner drastiquement les transferts de fonds (estimés à près de 50 milliards de dollars par an) réalisés par la diaspora vers les pays d’origine. Les conséquences sociales de ce phénomène pourraient s’avérer dramatiques car l’utilisation de ces sommes (dont le montant excède l’aide publique au développement) permet principalement de satisfaire à des besoins de la vie quotidienne (médicaments, logement, nourriture et scolarisation des enfants…). « Dos au mur », ces nations pourraient être dans l’obligation de faire aboutir rapidement des plans d’actions visant à promouvoir la transformation locale et à stimuler les échanges « intra-africains » qui, aujourd’hui, ne représentent que 15% du commerce du continent (contre plus de 55% en Asie et 70% au sein de l’Union Européenne).
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A ce propos, la mise en place de la « ZLECA » (accord de libre-échange, ratifié par plus de 25 pays africains et opérationnel en juillet prochain), pourrait être source de diversification économique et de création d’emplois substantielle.
Précisant que beaucoup de nations subsahariennes sont à un tournant de leur histoire, il pense que les africains eux-mêmes doivent trouver les ressources nécessaires, ainsi que le courage suffisant, pour transformer l’adversité en une opportunité unique de changer de modèle de développement.
« Produisons davantage et cessons la dépendance vis à vis de l’extérieur, telle doit être, dès demain, notre priorité absolue ! » a-t-il conclut.
Christian Kazumba est aujourd’hui l’un des dirigeants d’un cabinet de conseil aux investisseurs implanté en RD Congo.