Antoinette Sayeh, ancienne ministre des Finances du Libéria et ex-directrice Afrique du FMI rejoint ce 16 mars le pool de quatre directeurs généraux adjoints du Fonds monétaire internationale. Son nom a été proposé par la directrice de l’institution, Kristalina Georgieva. C’est la première femme africaine à occuper ce poste de directrice-générale adjointe. La DG du FMI, Kristalina Georgieva, est entourée de quatre DGA. Antoinette Sayeh sera en charge des dossiers africains.
S’il fallait résumer Antoinette Sayeh d’un mot, ce serait sans conteste celui « d’expérience ». À soixante-deux ans, la Libérienne, docteur en relations économiques internationales, a passé l’essentiel de sa carrière au sein et aux commandes d’institutions de financement. Dix-sept ans à la Banque mondiale, huit ans au FMI, et une dizaine d’années environ au ministère libérien des Finances, qu’elle dirigea de 2006 à 2008 sous la présidence d’Ellen Johson Sirleaf.
Pour reprendre les mots de Kristalina Georgieva, la patronne du FMI, Antoinette Sayeh représente une « combinaison rare de leadership institutionnel, de capacités analytiques et d’engagement envers l’équité ». Le respect qui entoure la Libérienne remonte à son passage à la Banque mondiale, où elle a travaillé dix-sept ans. En 2006, La présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, lui confie le ministère des Finances du pays. Antoinette Sayeh réussit l’exploit d’apurer les arriérés de dettes et d’obtenir des programmes de soutien de la part du FMI. Elle tient sans trembler le gouvernail par gros temps, et son sang-froid est remarqué.
Ceux qui pensaient trouvé une interlocutrice complaisante en sont pour leurs frais. Antoinette Sayeh n’hésite pas à suspendre l’aide du FMI au Mozambique après le scandale de la dette cachée par Maputo.
C’est aussi elle qui tape du poing sur la table en Afrique centrale, reprochant aux pays de la zone Cemac, leur mauvaise gestion macroéconomique suite à la crise pétrolière de 2014. Pas de sentiments chez Antoinette Sayeh, mais des principes et de la compréhension, comme avec les pays frappés par Ebola, qui reçoivent alors le soutien du FMI.
Gardienne de l’orthodoxie financière, elle va de nouveau s’occuper des pays africains. Avec comme credo, cette maxime en vogue au FMI : une croissance durable s’appuie sur une gestion saine.
Gestionnaire rigoureuse, elle aura la tâche de coordonner la politique du FMI envers les pays africains, et ce à un moment délicat où l’endettement remonte.
Antoinette Sayeh sera la seconde africaine à occuper un tel poste. Le premier s’appelle Alassane Ouattara, c’était entre 1994 et 1999