Constitutionnellement, après la sortie officielle de la Cour constitutionnelle, plus rien ne peut empêcher le candidat du parti Unir, Faure Gnassingbé d’entamer un nouveau mandat de cinq (05) ans à la tête du pays. Mais le mouvement Tournons la page ne l’entend pas de cette oreille. Il « conteste cette validation et condamne les irrégularités qui ont marqué le scrutin ».
Dans un communiqué publié le mardi 03 mars 2020, le mouvement a énuméré quelques dysfonctionnements décelés pendant la période électorale : « La composition de la Cour constitutionnelle n’a pas été conforme à ce que prévoit la Constitution togolaise. Elle était composée de seulement quatre (04) membres valides sur sept (07) alors que la Constitution prévoit neuf (09) membres dont le mandat est limité à deux (02). Les nouvelles dispositions du code électoral permettant le vote de la diaspora ont été adoptées seulement trois (03) semaines avant la date de l’enrôlement. La subvention de l’Etat aux partis politiques n’a pas été débloquée, favorisant le président sortant qui a pu mener campagne grâce aux moyens de l’Etat (…) ».
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Aussi, « l‘accréditation des organisations de la société civile pour mener des missions d’observation électorales a été refusée. La seule accordée a été retirée trois jours avant le scrutin. L‘accès aux médias d’État n’a pas été équitable et l’accès à certaines localités ou places publiques, où devaient se tenir les meetings de certains candidats, a été interdit. Les demandes d’accès au fichier électoral formulées par les partis politiques des candidats sont restées sans suite, en violation de l’article 60 du code électoral, qui donne droit d’accès au fichier électoral aux partis politiques légalement constitués » a argué Tournons la page.
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Par-dessus tout, a-t-il souligné, « d’autres violations ont altéré la transparence et le caractère équitable de cette élection » notamment « l’achat de votes moyennant distribution de vivres, de sommes d’argent et de prêts attribués au titre du dispositif national de lutte contre la pauvreté (FNFI), contre signature de procuration et remise de la carte d’électeur en garantie ; des bourrages d’urnes et le gonflement du nombre d’électeurs inscrits par bureau de vote à travers le recours aux listes complémentaires dites « d’omis » et au vote ; des bureaux de vote fictifs localisés dans des résidences privées ; des coupures ciblées d’internet et des réseaux sociaux pendant la tenue du scrutin et les jours qui ont suivi l’élection, entravant la transmission des copies des procès-verbaux par les délégués des candidats de l’opposition ; le refus de délivrance de certaines copies des procès-verbaux ; l’expulsion de certains délégués des candidats de l’opposition des bureaux de vote parfois victimes de violences physiques, laissant libre cours aux dépouillements d’urnes à huis clos etc. ».
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Eu égard à tous ces irrégularités constatées, Tournons la Page-Togo « condamne cette distorsion du choix des Togolais et rejette cette élection qui ne respecte ni la constitution, ni les standards internationaux », exige « la publication des procès-verbaux, bureau de vote par bureau de vote ; la reprise, dans la transparence, du décompte des voix » et condamne « les autorités togolaises pour l’usage disproportionné de la force dans la répression des manifestations de rue au lendemain de la tenue du scrutin ».