La diversité linguistique et les enjeux liés au recul de la démocratie ont marqué la 44e Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF). À Yaoundé, au Cameroun, les 4 et 5 novembre derniers, les Etats et gouvernements, membres de la francophonie ont témoigné leur plein engagement en faveur d’une Francophonie au service des populations. Des résolutions sur la bonne gouvernance au service de la stabilité politique, de la prospérité socio-économique et du rayonnement culturel ont été prises.
« Bonne gouvernance, gage de stabilité pour les populations francophones », c’est le thème au cœur de cette 44e Conférence ministérielle. Au cours des travaux, les Etats et gouvernements membres de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont pris une batterie de mesure en vue de renforcer la gouvernance, la démocratie et la prospérité dans l’espace francophone.
Pour la CMF, les acquis de la démocratie doivent être préservés. Mais face aux cas de recul de la démocratie, il y a nécessité de poursuivre les actions basées sur la prévention, la réaction et la coopération. Tout en tenant compte de la spécificité de chaque situation, la CMF a invité la Secrétaire générale à garder un contact permanent avec les autorités des pays concernés.
Au rang des résolutions prises, la CMF a donc réaffirmé son engagement en faveur de la paix, de la démocratie, des droits de l’Homme, de la langue française, socle de la Francophonie. Valeurs dont la promotion doivent être assurées dans tous les champs d’action, ainsi que de la diversité des expressions culturelles et linguistiques.
Dans le lot des sujets discutés, figure l’adoption du budget 2024. Deux informations majeures sont à relever. La première est relative à la révision à la hausse du barème des contributions statutaires, une première depuis 2007. La deuxième relative au Togo, témoigne de l’adhésion des gouvernants aux valeurs promues par l’organisation francophone. Le pays s’est engagé pour la première fois à verser de manière substantielle et inédite, des contributions volontaires au bénéfice de la programmation de l’OIF. Tout comme le Togo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Rwanda se sont aussi engagés sur cette même voie.
Autre fait majeur, la 44e CMF a adopté la programmation 2024-2027, la première programmation proposée par Louise Mushikiwabo, depuis sa prise de fonction. Elle met en avant le rôle de la langue française dans la culture, l’éducation, la démocratie, la gouvernance et le développement durable. Cette programmation se traduit par vingt projets axés sur des résultats concrets pour répondre aux besoins des populations francophones.
Les ministres présents à Yaoundé ont aussi pris connaissance du suivi des engagements pris à Djerba en 2022 ainsi que des résultats de la programmation de l’OIF pour la période 2019-2023. Autre point saillant, l’auditrice externe de l’OIF, Florence Thys, présidente de la Cour des comptes du Royaume de Belgique, a présenté le rapport d’audit de l’année 2022.
Par ailleurs, une attention particulière a été accordée à la diversité linguistique dans l’espace francophone. Avec en ligne de mire, la production de rapports et de recommandations sur la situation du français dans quatre pays volontaires notamment l’Arménie, la Louisiane, les Seychelles et le Vietnam.
Cette 44è conférence s’est achevée par la passation de la présidence de la CMF entre la Tunisie et la France. La ville lumière abritera le XIXe Sommet de la Francophonie les 4 et 5 octobre 2024 plus précisément à Villers Cotterêts. L’Organisation internationale de la francophonie compte 88 États et gouvernements, à savoir 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs.